Le Pakistan fait appel à l'aide internationale

Pour les habitants du Pakistan, le jeûne rituel du ramadan va prendre cette année une tournure tragique. D'ordinaire festif, il risque d'être une épreuve supplémentaire pour les 95 % de musulmans pakistanais - sur 177 millions d'habitants - déjà frappés par les dégâts considérables causés par les impressionnantes crues depuis deux semaines. Selon l'Organisation des Nations unies (ONU), près de 15 millions de personnes seraient affectées. La destruction des infrastructures a engendré la flambée des prix alimentaires (ils ont triplé) dans la majeure partie du pays et des régions entières sont coupées du monde. En dépit de quelques livraisons de tentes et matériaux de logement dans le nord du pays, l'Onu, très « préoccupée », a lancé mercredi un appel à la communauté internationale pour trouver quelque 460 millions de dollars d'aide d'urgence - elle n'a pour l'heure récolté que 18 millions de dollars - pour aider le Pakistan. Désemparé, le Premier ministre a prié « le monde entier d'aider » le pays. Le bilan, de plus de 1.600  morts et 2 millions de sans-abri et de déplacés, pourrait s'alourdir avec le risque d'épidémie, en particulier de choléra. Conséquences budgétairesSelon le Fonds monétaire international (FMI) - qui octroie une aide structurelle d'un montant de 11,3 milliards de dollars depuis 2008 au pays - ces intempéries risquent de « nuire gravement à l'économie en termes de perte de production et conséquences budgétaires ». L'Onu a prévenu pour sa part que si le chiffre de 1.600 morts n'est pas aussi important que celui que l'on a connu pour d'autres catastrophes naturelles - le tsunami de Sumatra en 2004 avait tué près de 236.000 personnes - « il s'agit d'une catastrophe majeure. Le nombre de sinistrés est extraordinairement élev頻. Le niveau des eaux commence à baisser, et ce vendredi, les pluies devraient être moins fortes. Enfin, à la catastrophe humanitaire et économique, s'ajoute une polémique politique sur la gestion du président Ali Zardari : il lui est reproché de ne pas avoir annulé sa visite en Europe, la semaine dernière, alors que son pays subissait les « pires inondations depuis quatre-vingts ans ». Élisa Perrigueur
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