Les salariés du Crédit Immobilier de France font entendre leur voix

Remontés comme des pendules. Qu’ils soient quinquagénaires aguerris, jeunes actifs ou cadres dynamiques, les salariés du Crédit Immobilier de France (CIF) se sont presque tous retrouvés ce jeudi matin gare Saint-Lazare à Paris pour protester contre le sort qui semble leur être réservé. Suite à la dégradation du CIF par l’agence Moody’s, le 1er septembre dernier, l’Etat a en effet annoncé \"un plan de résolution ordonné\" de la banque en échange de sa garantie, qui comprend la gestion en extinction des activités du CIF, menaçant, du coup, les 2500 emplois de l\'établissement.Venus en bus ou en trains de toutes les régions de France, entre 1700 et 2000 salariés du CIF était donc présents, sourires aux lèvres mais regards décidés, pour attirer l’attention sur leur avenir. Sono à fond, ils ont réveillé le très chic 8ème arrondissement parisien l’espace de quelques heures. Leur marche s’est terminée par un sit-in devant le siège social du CIF.L\'accession à la propriété pour les revenus modestesAu delà de  la sauvegarde de leurs emplois, les salariés du CIF ont attiré l’attention sur le danger que représente la cessation de leur activité pour l’accession à la propriété des revenus les plus modestes, une activité que très peu d’acteurs en France exercent. \"Vous avez besoin de nous\", invective Gérald Parent, délégué syndical UNSA, s’adressant à l’Etat, qui n’a pour l’instant pas eu « un mot pour le maintien des emplois du CIF\", déplore-t-il. \"On ne peut pas laisser tomber l’accession sociale au logement pour les revenus modestes\", estime-t-il. D’autant que le CIF, hormis ses problèmes de trésorerie, présente de bons résultats. \"Le CIF respecte les critères réglementaires de Bâle III\", indique Gilles Desseigne, secrétaire général adjoint de la fédération Banques Assurances à l’UNSA. \"C\'est un groupe qui réalise plus de 100 millions d ‘euros de bénéfices annuels depuis 10 ans\", observe pour sa part Nathalie Sembel, déléguée syndicale SNB/ CFE-CGC. En outre, le CIF enregistre des taux de sinistralité  \"dans la moyenne du secteur bancaire\" ajoute Nathalie Sembel. Ce, malgré les revenus modestes  de ses clients. Un adossement à la CDC et un refinancement sur les ressources du livret A Pour éviter la catastrophe, le SNB propose que le CIF soit adossé à la Caisse des dépôts (CDC), un acteur important du financement du logement social. Ce qui créerait ainsi une \"grande banque publique du logement\", déclare son président Régis Dos Santos. Elle se refinancerait grâce aux ressources abondantes du livret A centralisées par la Caisse des dépôts dans son fonds d’Epargne. Ces dépôts devraient d’ailleurs affluer de manière encore plus abondante quand le plafond du livret défiscalisé préféré des français sera doublé. Cette proposition permettrait aussi d’enlever une épine du pied à nombres de sociétés du bâtiment implantées en région et dont l’activité est fortement dépendante des commandes des filiales du CIF.La réaction de l\'Etat attendueL’Etat est désormais attendu au tournant. Il a d\'ailleurs été interpellé par plusieurs banderoles des manifestants. Comme par exemple \"François, réveille toi et sauve nos emplois\"; \"Moi président, je supprime l’accession sociale\", ou encore \"le chômage, c’est possible et c’est maintenant\". Il y avait aussi \"foyers modestes, l’acquisition c’est fini, restez locataires à vie\", ou  \"nos emplois sacrifiés = vos projets immobiliers refusés\".  
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