Afin d'améliorer le contrôle interne, les directions financières renforcent la proximité avec les divisions opérationnelles afin d'avoir une meilleure approche du risque global de la société.La proximité avec les opérationnels devient un leitmotiv pour les directeurs financiers dans les entreprises et les grands groupes. Ce rapprochement est devenu essentiel pour assurer un meilleur contrôle interne et avoir une vision accrue sur la gestion des risques. Cette évolution rendue indispensable par la crise s'est traduite par la mise en place d'une véritable gouvernance au sein même de l'entreprise, au-delà du traditionnel binôme constitué entre le directeur général et son directeur financier. « Il faut un système de gouvernance régulier. Aucune filiale ne doit être laissée toute seule », explique Florent Perdriau, directeur administratif et financier (DAF) de l'équipementier européen Daher, à l'occasion du congrès Financium qui s'est tenu la semaine dernière.Pour ce faire, le directeur financier d'une société doit devenir un véritable animateur de réseau interne, en l'occurrence celui de la finance. En s'appuyant sur un tel réseau, il peut ainsi avoir une meilleure approche du risque global de la société, préoccupation qu'il peut alors partager avec l'ensemble du personnel. Comme le confirme Ludovic de Beauvoir, associé chez PricewaterhouseCoopers (PwC), « le DAF a un rôle d'animateur pour guider les opérationnels. Mais ce sont ces derniers qui dirigent sur le terrain le contrôle interne. »Chez l'opérateur privé de transport public de voyageurs Keolis, une nouvelle organisation s'est ainsi mise en place depuis quelques années. L'objectif a consisté à avoir un directeur financier par région géographique afin d'être au plus près du terrain et donc des opérationnels. Comment ? « Nous avons créé des centres de services partagés régionaux », explique Michel Lamboley, DAF de Keolis. Le directeur financier de Daher, Florent Perdriau, trouve par ailleurs souhaitable de permettre à des opérationnels de devenir des contrôleurs de gestion. Un avantage de cette évolution pour l'entreprise ? En raison de leur expérience, ces anciens opérationnels ne se feront pas berner par les explications du personnel sur le terrain?travail de simplificationCette exigence de proximité suppose aussi un travail de simplification de l'information auprès des opérationnels. Car le contrôle interne ne concerne pas uniquement le réseau finance de l'entreprise. Le DAF a donc un rôle important de diffusion de l'information auprès du personnel. « Il ne faut pas que le contrôle interne soit la boîte noire des financiers. Cela concerne toute l'entreprise », insiste Hervé Dumesny, directeur financier du groupe Remy Cointreau. La cohésion du groupe exige également que, pour se comprendre et dialoguer, les personnes doivent se retrouver autour de concepts identiques. « Plus la fonction finance se déploie dans l'entreprise, plus il est nécessaire de mettre l'ensemble du personnel autour des mêmes valeurs. C'est un vrai challenge pour le DAF », souligne Ludovic de Beauvoir. Une telle exigence n'est pas seulement réservée aux groupes. Elle peut s'avérer très utile au sein des PME pour une meilleure efficacité de leurs contrôles de pilotage.Enfn, avant de sauter le pas, une entreprise a toutefois intérêt à bien réfléchir sur le choix de son ERP (progiciel de gestion intégré). Il faut tout d'abord qu'elle fasse un travail auprès du personnel. Sinon le recours à l'ERP risque d'être rejeté. « Nous avons privilégié l'humain auprès des opérationnels. Le progiciel ERP est attendu mais n'est pas subi », insiste le DAF de Keolis, qui est en train de déployer le système informatique en interne. De son côté, avant d'unifier les systèmes de gestion ERP en juin, Daher va entamer, début 2010, des discussions sur des concepts communs (frais à coût variable, etc.).Frédéric HastingsmétierLes directeurs financiers se rapprochent du te

latribune.fr

14 Déc 2009, 1:42

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