Sommet social  : Sarkozy devra convaincre

Le décor est similaire et les acteurs quasi identiques. Mais le sommet social, qui réunit ce lundi à l'Élysée les leaders syndicaux et patronaux autour du chef de l'État, n'aura rien à voir avec celui qui s'était tenu il y a un an, en pleine tourmente économique. Le 18 février 2009, Nicolas Sarkozy avait égrené les mesures anticrise, de la création du fonds d'investissement social (Fiso) à l'exonération d'impôt sur le revenu pour les ménages modestes, en passant par la distribution de chèques emploi-service et de primes pour les jeunes chômeurs.Rien de tel cette année, sauf ultimes arbitrages. « Je n'ai pas le sentiment que chacun repartira, comme l'année dernière, avec son petit panier de chocolats », souligne un observateur. À l'Élysée, l'entourage de Sarkozy prenait d'ailleurs bien soin, en fin de semaine, de rappeler que la réunion porte sur l'agenda social de 2010, qu'il s'agit de fixer la feuille de route des syndicats et du patronat pour les prochains mois et de préciser le calendrier de la réforme des retraites, que Nicolas Sarkozy compte bien accélérer. L'idée serait de la boucler d'ici la fin de l'été.Même s'ils arrivent avec de nombreuses revendications, les syndicats se préparent à une fin de non-recevoir, faute de marges budgétaires. « Sur l'emploi, j'espère qu'il ne fermera pas la porte à un geste de l'État. Et qu'on y verra plus clair sur le calendrier. Mais il est évident qu'on ne va pas travailler sur le fond », souligne Jean-Claude Mailly, le patron de Force ouvrière. « Je crains qu'il y ait un gros décalage entre les attentes suscitées par ce sommet et les résultats. Et que les annonces soient limitées, mais je ne demande qu'à être surpris », renchérit Bernard Thibault, le leader de la CGT, qui milite âprement pour une mobilisation dès le mois de mars. « La crise sociale est plus importante qu'en 2009. Et pourtant, on nous répond orthodoxie budgétaire », regrette, de son côté, Bernard Van Craeynest, de la CFE-CGC. En face, Laurence Parisot n'a pas l'intention de mettre ses revendications dans sa poche. « Il faut changer l'âge de départ à la retraite », rappelait ainsi la présidente du Medef dans « Le Journal du dimanche ».En prenant le risque de décevoir, Sarkozy se réserve aussi une marge de manoeuvre si le résultat des régionales s'avérait désastreux ou si le climat social se dégradait trop au printemps.
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