Les entreprises sud-africaines attendent beaucoup de leur entrée dans le club Brics

Dans les couloirs de la Bourse de Johannesburg, l'entrée de l'Afrique du Sud dans les Brics suscite l'enthousiasme. « Les grandes entreprises sud-africaines ont déjà un pied en Chine, en Inde ou au Brésil. Mais pour les acteurs mineurs de notre économie, c'est une très bonne chose. Les entrepreneurs pourront davantage connaître ces marchés, évaluer les risques et certainement investir, se réjouit Geoff Musekiwa, responsable du développement commercial au « Johannesburg Stock Exchange ». Les multinationales sud-africaines n'ont pas attendu que leur gouvernement rejoigne les BRIC, désormais BRICS avec le S de South Africa, pour s'implanter dans ces pays : Sasol développe sa technologie de transformation du charbon ou du gaz en essence en Chine et en Inde ; Naspers, le numéro un de la communication ne cesse de se développer en Russie et au Brésil. « Mais c'est évident que c'est un plus de rejoindre les Brics. Ces cinq pays représentent 40 % de la population mondiale avec un immense potentiel de croissance. Old Mutual a déjà un partenariat commercial avec le Chinois Guodian Life Iinsurance, mais il s'agit maintenant d'échanger encore plus régulièrement technologies et expériences avec ces nouveaux alliés stratégiques », prévoit Kuseni Dlamini, le PDG d'Old Mutual Afrique du Sud, l'un des leaders du secteur de l'assurance sur le continent.Pourtant la première économie du continent africain fait figure de petit poucet par rapport aux autres géants du groupe. Son PIB ne représente qu'un quart de celui de l'Inde et ses 49 millions d'habitants pèsent peu face aux 191 millions de Brésiliens ou au 1,36 milliard de Chinois. La croissance du pays, attendue à 3 % cette année, est aussi bien plus faible que les autres pays émergents du groupe. « L'année dernière, la Chine est devenue le premier partenaire économique de l'Afrique du Sud. Les échanges avec l'Inde et puis, dans une certaine mesure, avec le Brésil et la Russie sont vitaux et ne cessent de croître. En même temps, l'Afrique du Sud a beaucoup à offrir, mais n'a pas de garantie quant à la réciprocité des gains. Il faut que ce soit gagnant-gagnant », tempère Simon Freemantle, analyste financier à la Standard Bank.Véritable défi « Nous sommes bien conscients que les autres Brics sont très agressifs sur les marchés à l'étranger et protectionnistes quand il s'agit de venir chez eux. C'est un véritable défi pour les entrepreneurs sud-africains de pouvoir exporter des biens de consommations et des services dans les Brics. Beaucoup craignent de voir notre marché inondé par des produits moins chers venant de Chine et d'Inde et de ne pas pouvoir être assez compétitifs. Notre industrie manufacturière en souffre déjà, admet Jerry Vilakazi, à la tête de Busa (Business Unity South Africa), l'équivalent du Medef en Afrique du Sud. Mais désormais, en rejoignant ce club économique, le gouvernement sud-africain va pouvoir défendre plus fermement les intérêts des entrepreneurs sud-africains. »Sophie Ribstein, à Johannesburg
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