L'énigme Betrand Delanoë

Il serait inexact de dire que Bertrand Delanoë est absent des débats politiques nationaux. Sur son blog, cette semaine, le maire PS de Paris s'est fendu d'une tribune intitulée "Retraite à 60 ans...ou chômage à 50 ans ?" dans laquelle il dénonce les projets de l'Elysée. Mais, à l'exception de cette prise de position, le silence du maire de Paris est assourdissant. On a peine à croire que le même Bertrand Delanoë aspirait à devenir premier secrétaire du Parti socialiste lors du congrès de Reims, en novembre 2008...Roue libreDepuis cette déconvenue -- sa motion avait quand même réalisé un quart des voix --, l'ancien porte-parole du PS sous François Mitterrand semble avoir abandonné toute ambition nationale, se concentrant sur son second mandat à la tête de la capitale. Son club politique, "Clarté, courage et créativité", est en roue libre après quelques tentatives de réactivation cet automne. Et Harlem Désir, son homme de confiance au sein du PS, s'est éloigné pour devenir l'un des lieutenants de Martine Aubry. Et pourtant, Delanoë reste l'une des figures les plus appréciées à gauche : selon l'Ifop pour "Paris-Match" comme selon Viavoice pour "Libération" de cette semaine, il arrive tout juste derrière Dominique Strauss-Kahn mais loin devant Martine Aubry, Ségolène Royal ou François Hollande. Que compte donc faire Bertrand Delanoë de cette popularité ? Il affirme être loyal envers Martine Aubry et défendre son action. Ce qui sigifie en pointillé qu'il soutiendra la première secrétaire si d'avanture elle décide de se lancer dans la primaire socialiste ( voir le Regard politique d'Hélène Fontanaud). "Je ne suis pas en situation", répète-t-il à ceux qui le pressent de s'engager plus avant... Attend-il la campagne présidentielle pour sortir de son silence et se positionner comme un premier ministrable possible d'une présidente nommée Aubry ? Trou des Halles ou trou d'air ? Retranché dans sa capitale, Delanoë semble y éprouver quelques déconvenues. Cette semaine, le tribunal administratif de Paris, saisi par une association de riverains, a prononcé la suspension du permis de démolir de l'actuel jardin des Halles, démolition nécessaire à la réhabilitation totale du quartier voulue par le maire. Au mieux, ce jugement entraînera un retard de plusieurs semaines dans le démarrage des travaux longs de plusieurs années, qui doit constituer le chantier emblématique de la seconde mandature de Bertrand Delanoë. Le dossier des Halles n'est pas le seul à occuper le maire. La reconstruction du stade Jean Bouin, dans le XVI eme arrondissement, afin qu'il accueille les match de rugby est devenu un véritable casse-tête pour lui. L'opposition UMP, sur ses terres dans le XVIeme, en a fait l'un de ses chevaux de bataille, accusant Bertrand Delanoë de favoritisme dans le choix du futur gestionnaire du stade. Plusieurs recours judiciaires sont d'ailleurs actuellement en cours. Le don d'énerverIl n'y a pas qu'avec l'UMP parisienne que Bertrand Delanoë doit ferrailler. Les écologistes qui appartiennent pourtant à la majorité municipale contestent depuis quelques temps certains de ses choix, comme la mise en place d'un millier de caméras de surveillance dans les lieux publics. Mardi, dans une interview au Parisien, Jacques Boutault, le seul maire vert d'arrondissement (du 2eme) annonçait carrement sa candidature aux municipales de 2014 contre le ou la candidate socialiste. Ce qui a eu le don d'énerver le maire. D'autant qu'au PS, sa volonté de voir Anne Hidalgo lui succéder dans quatre ans
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