La bataille du pouvoir débute au sein du Parti communiste chinois

La réunion annuelle du Parti communiste chinois (PCC), qui se tient à Pékin de vendredi à lundi, verra-t-elle Xi Jinping, son actuel vice-président, nommé à la tête de la commission militaire ? La décision, attendue, sera le point fort du plénum, qui réunit les 200 membres les plus éminents du PCC. Elle le confirmerait comme successeur de Hu Jintao à la présidence du pays dès 2012. En 2009, sa non- nomination avait surpris, marquant un désaveu de sa gestion catastrophique des émeutes au Xinjiang. Si elle n'est pas formellement nécessaire pour accéder à la présidence, elle est devenue de fait un rituel. « Il sera difficile pour Xi Jinping de consolider son pouvoir sans l'armée », analyse Zheng Yong Nian, professeur au East Asian Institute à Singapour. En revanche, elle pourrait lui ouvrir l'accès au poste de Premier ministre, jusque-là promis à Li Keqiang, vice-Premier ministre. « Cela signifierait une remise en cause l'équilibre du pouvoir au sein du Parti », explique Jean-François Huchet, directeur du CEFC à Hong Kong. Quant à l'agenda politique, aucune annonce de réforme n'est attendue. Le discours prononcé par Wen Jiabao à Shenzhen le mois dernier pour célébrer 30 ans de réformes politiques avait créé des remous. Le Premier ministre avait par trois fois affirmé sa volonté de poursuivre les réformes politiques. Mais à deux ans de la fin de son mandat, il est peu probable qu'il s'aventure sur ce terrain sensible.réduction des inégalités Le plénum doit aussi boucler le prochain plan quinquennal 2011-2015, dont la version définitive sera annoncée lors de la session annuelle du Parlement en mars. De nombreux points en sont connus : réduction des inégalités, intégration progressive des migrants dans l'économie urbaine et soutien à la réduction des émissions de CO2. Un effort particulier sera fait pour mettre la consommation au centre de la croissance. Cela fait plus de dix ans que ce thème revient à chaque réunion politique, mais c'est seulement depuis la crise financière de 2008 que la Chine tente d'y remédier. Un des objectifs du prochain plan sera d'augmenter le ratio des salaires dans le PIB en poussant les entreprises d'État à augmenter les salaires. « Depuis plusieurs années, le gouvernement a compris que les inégalités salariales étaient la cause première d'une faible consommation », analyse Vincent Chan chez Credit Suisse. Les objectifs de croissance sur lesquels sont notées les provinces devraient être révisés pour favoriser la qualité plutôt que la quantité. En effet, le système actuel ne favorise pas les réformes économiques. « Le plan devrait être l'écho des politiques annoncées ces dernières années. [...]Mais il rencontrera les mêmes difficultés d'application. Les intérêts des uns et des autres rendent toute réforme structurelle délicate », explique Mark Williams, économiste chez Capital Economics, à Londres.

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