Dassault Aviation étudie une chaîne d'assemblage de Falcon en Chine

La page de la vente d'une soixantaine de Mirage 2000 à Taiwan dans les années 1990 est définitivement tournée pour Dassault Aviation. Le constructeur français d'avions d'affaires, jusqu'ici un acteur mineur face à ses concurrents Embraer et Gulfstream (General Dynamics), compte prendre 40 % du marché chinois d'ici deux à trois ans. Il a annoncé hier l'ouverture d'un bureau à Pékin.Dassault Aviation espère que la Chine représentera 10 % de son chiffre d'affaires dès 2011, soit 500 millions de dollars (370 millions d'euros). Le constructeur a vendu pour l'instant une dizaine d'avions sur un marché de 150 appareils. Il compte en céder encore une dizaine cette année, puis 10 par an sur le moyen terme. « Ce sont des chiffres très réalistes. Sur le long terme, on peut penser que la Chine représentera un marché total de 3.000 avions », explique Jean Rosanvallon, le PDG de Dassault Falcon (groupe Dassault) dans une interview accordée à « La Tribune ». Il table sur la croissance explosive du marché aéronautique, ainsi que l'ouverture progressive du ciel, encore contrôlé à 80 % par l'armée du peuple (PLA). Dassault Aviation estime que le dernier-né de sa gamme, le Falcon 7X devrait être sa vitrine pour pénétrer le marché chinois.Le constructeur français arrive sur le marché avec quelques années de retard par rapport à ses concurrents déjà bien installés avec leur réseau de financement et leur service après-vente. « L'affaire de Taiwan nous a pénalisés jusqu'au début des années 2000, mais le marché n'en était qu'à ses balbutiements, donc cela ne nous a pas particulièrement atteints », assure Jean Rosanvallon. Depuis que la Chine lui a ouvert ses portes, Dassault Aviation met les bouchées doubles pour s'imposer dans un marché « très concurrentiel », selon un représentant en Chine, Jean Michel Jacob.Le constructeur a déjà deux contrats de sous-traitance avec le groupe aéronautique chinois Avic et va investir avec des partenaires locaux entre 15 et 30 millions de dollars dans trois centres de services à Pékin, Shanghai et Hong Kong. Il est en négociations préliminaires pour renforcer sa collaboration avec Avic, soit pour participer à la conception d'un avion d'affaires chinois, soit pour localiser une chaîne d'assemblage comme l'a fait Airbus. « Le dossier devrait se décider en 2011-2012. On saura alors si oui ou non nous aurons une collaboration plus sérieuse avec eux », explique Jean Rosanvallon. « Si on ne fait rien, on est sûr de ne rien gagner », ajoute-il. Les autorités chinoises font d'une collaboration avec Avic - qui n'a jamais caché ses ambitions de devenir un joueur mondial - une condition sine qua non pour pénétrer leur fructueux marché de l'aviation. Virginie Mangin, à Pék
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