Grève à Presstalis contre la sous-traitance de la distribution des magazines

L'avis de tempête sur la distribution de la presse française annoncé depuis des semaines est au rendez-vous. Mardi, la quasi totalité des quotidiens nationaux était bloquée et les kiosques privés de ces journaux dans toute la France en raison d'un mouvement de grève chez Presstalis (ex-NMPP), a-t-on appris auprès des Messageries. Le mouvement pourrait se prolonger. Le mouvement a été lancé par les ouvriers du Syndicat général du livre (SGLCE-CGT) qui dénoncent la réforme de Presstalis en cours. Ils contestent la réorganisation de sa filiale SPPS en charge de la distribution de la presse à Paris et sur onze communes limitrophes. Cette filiale, structurellement déficitaire, a nécessité l'injection de 150 millions d'euros depuis sa création en 2004. Elle emploie 280 salariés et perd quelque deux millions d'euros par mois. Selon la messagerie, dirigée depuis l'été par Anne-Marie Couderc, il n'y a d'autre solution que de sous-traiter la distribution des magazines, actuellement trop coûteuse.Accord possiblePour le Syndicat du Livre, cela revient tout bonnement à fermer la SPPS, ce qu'il refuse. Il a mis sur la table un projet qui réduit de 12 millions d'euros le déficit en diminuant notamment les effectifs. La porte des négociations ne semble pas totalement fermée même si un porte-parole de Presstalis expliquait mardi matin que le blocage « pourrait durer jusqu'à mercredi midi, et donc affecter les parutions de mercredi matin ». Si le SGLCE affirme en effet qu'« un accord est possible », la situation restait bloquée mardi soir. Le Syndicat du Livre est aussi à l'origine ces dernières semaines de plusieurs opérations-commandos dans des dépôts de presse visant à empêcher la distribution des magazines, en particulier sur Paris. Ces opérations, parfois violentes, avaient entraîné des interpellations mais, à ce stade, sans poursuite judiciaire. Les Pour les diffuseurs de presse qui tirent leur chiffre d'affaires à 60 % de la vente de magazines, la situation devient catastrophique. Un plan de secours a été mis en place, permettant d'assurer environ la moitié de la distribution à Paris et en proche banlieue. Sandrine Bajo
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