Des règles difficiles à appréhender avec la crise

Certains leur reprochent d'avoir aggravé la crise, notamment dans le secteur financier. D'autres, au contraire, craignent que les groupes cotés, hors banque et assurance, n'aient pas suffisamment pris en compte l'ampleur de la récession dans leur bilan. Une chose est sûre : le contexte économique a rendu difficile l'application des normes IFRS.Depuis 2005, ces dernières obligent toutes les entreprises européennes cotées sur un marché réglementé à présenter leurs comptes consolidés suivant la notion de « juste valeur ». Pour cela, les responsables financiers procèdent à des calculs de revalorisation en intégrant des éléments prospectifs, de comparaison sectorielle, voire de marché, pouvant le cas échéant conduire à des dépréciations. L'idée étant de refléter fidèlement la réalité économique et financière dans le prix des actifs. « La logique des IFRS est assez proche de celle des normes US GAAP [en vigueur aux États-Unis], même s'il subsiste des divergences », note Sonia Bonnet-Bernard, associée chez Ricol Lasteyrie. La spécialiste estime que les normes « ont beaucoup apporté aux entreprises cotées en matière de transparence financière, de lisibilité et de comparabilit頻. Reste que, comme le souligne un autre consultant, le législateur peut parfois manquer de clarté, à l'image de la norme IFRS 9 sur la comptabilisation des instruments financiers. Ou encore de l'IFRS 4, qui contraint les assureurs à appliquer des règles de traitement comptable différentes entre l'actif et le passif.pas de dépréciations massivesPlus globalement, les sociétés semblent encore réticentes à l'idée de trop dévaloriser leur bilan. Les publications de résultats annuels n'ont d'ailleurs pas donné lieu, à quelques rares exceptions près, à une vague de dépréciations massives. Et cela malgré la violence du choc conjoncturel. Selon une étude récente menée par Ernst & Young auprès de 170 analystes, créanciers et investisseurs, 49 % des sondés considèrent que les entreprises cotées n'ont pas suffisamment nettoyé leurs comptes aux cours des deux dernières années. Fabio Marquetty
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.