La crise presque oubliée, Air Liquide privilégie la croissance interne

« Même si le soleil n'est pas revenu, l'orage est passé. » C'est en ces termes que Benoît Potier, le PDG d'Air Liquide, a présenté ce lundi des résultats et des perspectives qui confirment la résistance du spécialiste des gaz industriels. Pour 2010, il prévoit « une nouvelle croissance du résultat net, dans la continuité des performances historiques ». Cet indicateur a crû de 8 % en moyenne sur les vingt dernières années.Surtout, le dirigeant a exclu d'intervenir dans l'OPA hostile qu'a lancée son rival américain Air Products sur Airgas, expliquant que la cible vend surtout du gaz en bouteilles et non via des installations « sur site », comme le français. Si l'opération implique des cessions d'actifs, « nous les regarderons, mais il est encore trop tôt pour y penser », a-t-il précisé.Il faut dire que, jusqu'ici, la prudence a réussi à Air Liquide. Le groupe a beau avoir lancé en 2009 le premier avertissement sur résultat de son histoire à cause de la crise, il a finalement limité la casse. Son résultat net a légèrement progressé (+ 0,8 %), à 1,23 milliard d'euros en 2009, alors que les dirigeants tablaient depuis avril sur des ventes et des profits « proches de ceux de 2008 [1,22 milliard] ». Le chiffre d'affaires, lui, a chuté de 8,6 %, à 11,9 milliards. « Mais les ventes de la branche gaz et services [85 % des revenus, Ndlr] n'ont reculé que de 4,8 % hors effets de change et impact du gaz naturel », a argué le PDG. Pour cela, Air Liquide s'est appuyé sur un strict programme de réduction des coûts, qui lui a fait économiser 335 millions d'euros. « Nous avons mis en place une organisation mondiale des achats et identifié plus de 1.000 projets d'économies dans la production et la logistique », a détaillé le dirigeant.confirmer la sortie de crisePour 2010, Air Liquide mise en priorité sur les pays émergents, qui représentent 85 % de son portefeuille de projets contre 55 % avant la crise. Il compte démarrer 20 unités de production cette année, « un record ». Reste à confirmer la sortie de crise. « Les projets redémarrent depuis le troisième trimestre 2009, notamment dans la grande industrie : acier en Chine, raffinage au Moyen-Orient. Mais dans l'électronique, il faudra attendre la fin de l'année », a reconnu le PDG. Il vise des économies de plus de 200 millions d'euros en 2010. Seul bémol : l'objectif de croissance moyenne de l'activité de 8 % à 10 % par an, gelé depuis l'an dernier, reste en suspens. « Nous actualiserons nos objectifs de moyen terme fin 2010 », a indiqué Benoît Potier, qui parle toutefois d'un « rythme soutenu ». Les marchés ont apprécié : l'action a clôturé en 1,29 % lundi. Audrey Tonnelie
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