Le billard à trois bandes de la BCE

chronique DES MARCHéSJeune institution, la Banque centrale européenne n'en a pas moins développé ses us et coutumes. Le poids des traditions permet ainsi de préserver l'équilibre entre les pays du Nord et du Sud dans l'attribution des postes européens. Autant dire que le remplacement du Grec Papademos, numéro deux de l'institution, n'était pas simple pour les grands argentiers européens réunis lundi soir à Bruxelles. Cet exercice n'avait rien d'une formalité, même si cette réunion ministérielle devait principalement être consacrée à la crise grecque. Axel Weber faisait figure de favori depuis des semaines, mais sa désignation à la vice-présidence de la BCE s'est heurtée à un dessein plus noble encore : le poste de président de l'institution capitale de la zone euro. Sachant que le successeur de Jean-Claude Trichet doit être officiellement désigné en octobre 2011. Ce billard à trois bandes est apparu d'autant plus délicat que certains postulants avaient pris leurs marques avec beaucoup d'avance. Parmi les candidats officieux à la présidence de la BCE, figurait l'Italien Mario Draghi comme l'affirmaient quelques articles de presse à la veille du week-end. Un Weber au poste de numéro deux aurait plaidé pour la victoire de cet homme des pays du Sud dans dix-huit mois. Cela aurait rétabli l'équilibre des deux pôles de l'Union monétaire. C'est justement ce que voulait éviter à tout prix la chancelière Angela Merkel, même si son gouvernement jugeait officiellement, à la veille du sommet ministériel, « prématur頻 de discuter dès maintenant de la présidence de la BCE. Voici pourtant ce qui semble expliquer la mobilisation allemande jusqu'à lundi en faveur du chef de la banque centrale portugaise, Vitor Constancio, pour le poste de numéro deux, quitte à s'opposer discrètement à la nomination du Luxembourgeois Yves Mersch, qui aurait affaibli la candidature de son poulain lors du remplacement de Jean-Claude Trichet. Christophe Tricaud
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