Bruno VanrybCofondateur et président d'Avanquest Software.C'...

Bruno VanrybCofondateur et président d'Avanquest Software.C'est quoi être business angel ?C'est un beau concept, très politiquement correct et sympathique. Lorsqu'on est un entrepreneur qui a bien réussi, remettre de l'argent dans des projets ou des entreprises, et les aider à se développer, c'est en quelque sorte rendre un peu de ce que l'on a reçu. C'est très agréable, mais...Mais ? L'expérience montre que, avoir réussi dans un métier, n'est pas nécessairement un gage de compétence pour un autre métier. Dans les années 2000 par exemple, j'avais investi dans une librairie en ligne. Or c'était totalement inadapté à ma culture d'entrepreneur où toute opération commerciale doit être rentable. Là, il fallait investir beaucoup d'argent pour gagner des clients, mais sans trop savoir comment on gagnerait de l'argent. Mon expérience ne pouvait pas les aider. L'affaire a déposé le bilan. Les accidents font partie du jeu, et en plus c'était la bulle Internet... Bien sûr. Et j'ai investi dans d'autres affaires. Mais d'une manière générale, il faut investir dans un métier que l'on comprend, pour paraphraser Warren Buffett. Au final, j'en retire une certaine frustration. Lorsqu'on accompagne un entrepreneur, on ne peut pas influencer les choses comme on voudrait. Et quand des difficultés se présentent, vient forcément le moment où l'on se dit : « Si j'étais aux manettes, je ne ferais pas comme ça. » Celui qui monte sa start-up a ses idées sur ce qu'il veut faire et comment il veut y arriver. Et il vous regarde comme quelqu'un de la génération d'avant. Oui, j'ai parfois eu le sentiment qu'on attendait de moi deux choses : de l'argent et un carnet d'adresses. Or, c'est plus mon expérience que je souhaite partager. C'est pour cette raison que j'ai finalement davantage de plaisir en m'investissant dans des associations, telle Croissance Plus [entreprises de croissance] ou MiddleNext [capitalisations moyennes] pour faire avancer des dossiers qui intéressent les autres entrepreneurs. Propos recueillis par J.-B. J.« Avoir réussi dans un métier, n'est pas un gage de compétence pour un autre métier. »flashinterview
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