Les Pays de la Loire veulent se doter d'une filière hydrogène

Nom de code : Mission hydrogène. Objectif : créer dans les Pays de la Loire une filière économique autour de l'hydrogène. Cette initiative lancée dès 2005 par le Prina (Pôle de recherche et d'innovation de Nantes Atlantique et d'Atlanpole) et la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Nantes-Saint-Nazaire commence à prendre de la consistance.Lancé en 2007 à titre expérimental, le Most'H est la première embarcation fluviale fonctionnant à l'hydrogène autorisée à naviguer, mais uniquement dans les Pays de la Loire. Quelque « 450 kg de batterie ont été remplacés par 120 kg de pile à combustible pour une autonomie de huit heures », souligne le directeur de la Mission hydrogène, Frédéric Meslin. Fabriqué par le chantier nazairien Ruban Bleu, sa commercialisation va commencer dès cette année, mais ailleurs en Europe. « On pourra le vendre en France lorsque les autorités étatiques uniformiseront la réglementation autorisant sa navigation sur tout le territoire », indique le responsable nantais.Dans le domaine de la pêche, le projet Shyper étudie depuis novembre 2009 les possibilités d'équiper les flottilles de bateaux électriques alimentés par des piles à combustible embarquées, utilisant l'électricité produite par les énergies marines renouvelables (EMR) et transformée en hydrogène. « Ce projet est aussi un moyen de faire accepter aux pêcheurs l'implantation d'EMR, source de conflits chez les usagers de la mer », détaille Frédéric Meslin. Doté d'un budget de 700.000 euros, il est soutenu par l'Europe, l'État, plusieurs régions et associations de pêcheurs, ainsi que des industriels tels que l'architecte naval Mauric ou le chantier naval Merre. Un prototype doit être présenté d'ici à trois ans. autobus hybrideLa Mission hydrogène planche aussi sur un autobus urbain hybride, couplant batterie et hydrogène. Le projet Mybus mobilise non seulement des institutionnels parmi lesquels la Stran (société des transports de l'agglomération nazairienne) et la TAN (Transport de l'agglomération nantaise), mais aussi des industriels (STX Europe, Gruau...). « L'avantage de Mybus est triple: concevoir un outil de transport public totalement décarboné, renforcer l'attractivité de la métropole Nantes-Saint-Nazaire et accompagner la diversification des industriels régionaux vers des technologies d'avenir fondées sur les énergies renouvelables », assure Frédéric Meslin. Des fabricants de composants (réservoirs, filtres, piles) commencent déjà à s'investir dans cette filière émergente, comme le métallier nantais Pièces à part, le producteur de liner mayennais Alphaplast ou encore le fabricant de tracteurs Armtop. Pour Frédéric Meslin, qui revient d'une mission au Japon, il y a urgence : « Les Japonais sont prêts à commercialiser des solutions pour l'habitat fonctionnant à l'hydrogène. Si nous ne voulons pas subir, à l'instar de ce qui se passe dans le solaire et l'éolien, nous devons rapidement investir dans l'ingénierie des technologies liées à l'hydrogène. »
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