Tristan Auer, le styliste de la modernité

Originaire d'Aix-en-Provence, formé à Paris à l'École Penninghen, Tristan Auer est un jeune architecte d'intérieur diplômé dont l'itinéraire initiatique et professionnel aura duré deux ans chez Christian Liaigre, le double chez Philippe Starck. Quand d'aucuns tapagent leur nom çà et là, Auer, trentenaire pondéré, élégant, a opté pour le renom chuchoté. Installé en toute indépendance depuis 2002, il dirige sa propre agence d'architecture intérieure, Izeu (huit employés), installée rue du Faubourg-Poissonnière.Son style contemporain, pur sur-mesure, fait mouche auprès d'une clientèle privée huppée, éprise d'exclusivité. Appartements parisiens, villas sur la Riviera, à Hollywood, Biarritz, Ramatuelle : sur son état des lieux professionnel, qu'on devine mondain, et réalisé jusqu'en 2008 à quatre mains avec Fréderic Sicard, associé des premières heures, Tristan Auer reste laconique. Exception faite de la rock star canadienne Bryan Adams pour qui il a réalisé sa résidence londonienne, sa villa aux Caraïbes et son pied-à-terre parisien sur l'île Saint-Louis. Lui-même, marié et père de famille, Tristan vit à Pigalle, dans l'ancien parking qui servit de décor au loft de Richard Bohringer dans « Diva ».En juillet 2009, alors qu'il peaufine sa malle Dedalus pour le fabricant de tissus d'ameublement italien haut de gamme Dedar et qu'il s'apprête à partir en vacances, une commande défi bouscule l'ordre estival. Il s'agit de livrer en quelques jours un projet pour un hôtel de montagne cinq étoiles qui n'envisage pas de ne pas rouvrir pour la saison en novembre, qui plus est en ses nouveaux décors. « Un rêve mené à 200 à l'heure : le contrat a été signé dans la foulée, le projet présenté fin juillet, le mobilier, plus de quarante pièces, dessiné sur mesure. Quand on n'a pas beaucoup de temps, autant rendre les choses impossibles. Je ne sais pas faire autrement et surtout pas procéder à une sélection sur catalogue ! » Résultat, entre défi, réactivité et confiance absolue, avec la complicité du fabricant Rinck qui a réalisé tout le mobilier sur le sol français, La Sivolière a ouvert ses portes dès les premières neiges. Autres horizons, autres fuseaux : c'est à Caracas qu'il achève actuellement pour l'entrepreneur hôtelier Grace Leo, son nouvel établissement de 49 suites, La Castellana. Et c'est à Paris en septembre prochain, il sera parmi les dix décorateurs et créateurs choisis par le magazine « AD » pour exprimer la nouvelle vision du bon goût français. On n'a pas fini d'entendre parler de lui. Pierre Leonforte
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