L'Allemagne en tête de la croissance européenne

Bouleversement en vue dans la géographie de la croissance mondiale?? Au deuxième trimestre 2010, la croissance de la zone euro a atteint 1 % par rapport aux trois mois précédents, soit un taux d'expansion supérieur à celui des États-Unis (+ 0,6 % pour la même période), comme le souligne Eurostat, qui a diffusé ces données vendredi. Ce serait aller un peu vite en besogne que d'annoncer un tel renversement de tendance. Car la forte hausse du PIB de l'eurozone tient aux performances allemandes. Et celles-ci risquent de ne pas durer.« C'est une croissance record, du jamais-vu depuis la réunification allemande », ont pu se féliciter les statisticiens de Wiesbaden, annonçant un bond de 2,2 % du PIB au deuxième trimestre, par rapport au premier. En regard, les chiffres français font pâle figure. La croissance hexagonale s'est élevée à 0,6 % (après + 0,2 % au premier trimestre). Une expansion certes supérieure à celle des autres grands pays européens, et qui repose sur une demande équilibrée?: la consommation (+ 0,4 %), les exportations (+ 2,7 %) et, une première depuis 2007, l'investissement (+1,1 %). Mais, si la croissance allemande devrait, du coup, dépasser 2 % sur l'ensemble de 2010, celle de la France restera proche de la prévision officielle de 1,4 %.Facteurs techniques« La comparaison avec l'Allemagne est délicate », souligne-t-on dans l'entourage de Christine Lagarde. « La forte hausse du PIB germanique au deuxième trimestre tient pour une bonne part à des facteurs techniques, comme le rebond de la construction, après les intempéries du début de l'année. » Réaction de dépit, face à une comparaison défavorable?? Même les économistes de la Deutsche Bank sont prudents. « Le dynamisme des exportations va nettement ralentir durant le second semestre », prévient Stefan Schneider. Les prévisionnistes s'attendent à ce que les plans de rigueur, mis en oeuvre dans l'ensemble des pays industriels, pèsent sur le PIB mondial. Et donc sur les échanges internationaux. Or, si le détail des comptes trimestriels allemands n'est pas encore connu, les exportations ont certainement constitué le facteur majeur de cette expansion à marche forcée. En juin, elles s'inscrivaient en hausse de... 28,5 % par rapport à juin 2009.« Le modèle allemand fonctionne très bien à l'export », commentent les proches de Christine Lagarde. « Mais nos voisins sont à l'extrême limite de leur modèle. » Car celui-ci est fondé sur la compétitivité externe, reposant sur la modération salariale, synonyme de maigre pouvoir d'achat, « ce que la population supporte mal à la longue » (encadré page 3). En France, la ministre de l'Économie se félicite de la mise en place d'un « cercle vertueux de la croissance », fondé sur la hausse de l'investissement, qui dope l'emploi. « La hausse de l'emploi est gage de revenus supplémentaires, et de consommation », soulignent ses proches. « Et ces revenus sont synonymes de cotisations sociales, donc d'amélioration des comptes sociaux. » 
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