Le dollar affaibli n'affecte pas le taux de change effectif de l'euro

changes Depuis que le dollar est sorti par le bas de sa récente fourchette de transactions face à l'euro, en refranchissant le seuil de 1,4450 le 8 septembre dernier, il a cassé des planchers successifs de un an, pour refluer jusqu'à 1,4650 lundi. Les statistiques américaines diffusées hier ont momentanément interrompu cette séquence, confirmant, comme le président Obama l'avait affirmé la veille, que la reprise est en marche. Les ventes au détail ont fait un bond de 2,7 % en août, leur plus forte hausse depuis trois ans, tandis que l'indice des prix à la production progressait de 1,7 %. Tôt ou tard le retour à la croissance aux États-Unis profitera au dollar, même si, dans la phase actuelle, il est pénalisé par ses faibles rendements. La chute à des planchers historiques quasi quotidiens du Libor 3 mois en dollars (le taux interbancaire de Londres qui fait référence) et qui est désormais inférieur à 0,293 % hier à celui servi sur le yen et le franc suisse, a transformé le billet vert en tête de turc des stratégies de portage consistant à spéculer sur les écarts de rémunération, et aiguillonnées par le retour du goût pour le risque.risque pour la zone euroMême si la monnaie unique se maintient à bonne distance de son record historique de vigueur pulvérisé le 15 juillet 2008, à 1,6038 dollar, certains commencent à s'inquiéter des conséquences de la nouvelle dérive du billet vert sur la reprise encore très fragile de la croissance dans la zone euro. D'autant qu'elle risque d'aggraver la désynchronisation économique déjà palpable parmi les Seize, avec des pays en pointe de la reprise, comme l'Allemagne ou la France, et d'autres à la traîne, à l'instar de l'Espagne ou de l'Italie, pour ne citer que les poids lourds, alors qu'ils étaient tombés tous ensemble dans la récession. Car l'euro a regagné plus de 15 % de sa valeur depuis le début du redémarrage des indices boursiers à la fin de l'hiver dernier. Nombre d'économistes s'interrogent : ce redressement est-il de nature à menacer la compétitivité des économies de la zone euro et/ou à priver la Banque centrale européenne de marge de man?uvre pour relever ses taux le moment venu, dans la crainte de donner encore plus d'élan à l'euro ? Pour l'heure, il n'y a pas péril en la demeure. D'abord les États-Unis ne sont plus un débouché clé pour les exportations de la zone euro, en raison du formidable développement des échanges intracommunautaires : l'oncle Sam n'absorbe plus que 10 % des ventes à l'étranger de produits « made in Euroland ». Ensuite et peut-être surtout, l'indice pondéré de l'euro calculé par la BCE, qui retrace les mouvements de la monnaie unique face aux devises des 21 principaux partenaires commerciaux de la zone, est resté très stable au cours de la même période, cantonné entre 112 et 115,50.
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