L'Ermitage rentabilise son outil industriel

LORRAINE/Franche-Comté/agroalimentaire« On peut baisser les quotas laitiers, mais si on le fait uniquement en France, on court à la catastrophe. C'est une décision qui doit intervenir au niveau européen », estime Daniel Gremillet. Alors que le secteur laitier est en crise, le président de la coopérative fromagère de L'Ermitage appelle de ses v?ux « une nécessaire régulation de la production », mais aussi « une fusion accrue des forces coopératives de tout le grand Est que va obliger la réorganisation de la filière lait ».Après son rapprochement avec l'Union laitière de la Meuse, il y a cinq ans, le groupe vosgien a repris au 1er septembre 35 millions de litres annuel à la feue Centrale laitière de Belfort. Des volumes qui viendront alimenter un outil encore surdimensionné, après les lourds investissements de ces derniers mois. « On a augmenté d'environ 40 % la capacité de production. Désormais on peut transformer 500 millions de litres annuellement contre 350 millions actuellement, et ce, au meilleur prix de revient », précise le directeur technique du groupe, François Cholley. L'Ermitage, qui emploie 993 salariés répartis sur une douzaine de lieux en Lorraine et Franche-Comté, a injecté près de 30 millions d'euros sur ces deux sites phares. nouvelle chaîne de pâtesÀ Bulgnéville (Vosges), c'est un atelier de fabrication et de préemballage des pâtes pressées qui est venu compléter l'outil industriel, tandis que le site de Clerval (Doubs) a été doté d'une nouvelle chaîne de production des pâtes pressées non cuites. « Ces investissements seraient à engager aujourd'hui, on y regarderait sans doute à deux fois. Maintenant qu'ils sont opérationnels, ils doivent contribuer à favoriser et accélérer le développement du groupe », indique Daniel Gremillet, convaincu qu'il est essentiel « d'avoir toujours un train d'avance ».L' an dernier, l'Ermitage a vu son chiffre d'affaires progresser de 12,9 % à 306 millions d'euros pour un résultat de 6,9 millions d'euros. Une croissance obtenue grâce à l'augmentation conjointe des prix et du volume des ventes (49.800 tonnes), dont 18 % à l'exportation au sein de l'UE. Commercialisés à 80 % en grande distribution, les produits de l'Ermitage sont également présents en restauration hors foyer et chez les détaillants fromagers. Le groupe vosgien, qui développe quelque 214 références, assure par ailleurs 1/3 de son chiffre d'affaires avec des produits de marque de distributeur. Cette année, l'Ermitage a mis sur le marché quatre nouveaux produits, dont un moelleux à c?ur pour les enfants, un petit munster au cumin et surtout l'estiflette, une version estivale de la tartiflette à marier avec des petits légumes. Jean-Marc Toussaint, à Épinal
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