La Corée prête à contrôler l'entrée de capitaux spéculatifs

A peine l'encre du communiqué final du G20 séchée, la Corée du Sud a confirmé lundi son intention de se protéger de l'afflux de capitaux spéculatifs qui font monter sa monnaie, menacent ses exportations et favorisent la formation de bulles financières. Une mesure désormais admise. Vendredi, le sommet des plus grands pays de la planète, qui s'est tenu à Séoul, a donné son feu vert aux mesures de contrôle des capitaux internationaux qui déstabiliseraient l'économie d'un pays hôte. Il a toutefois imposé une condition : ces mesures de contrôle devront être « soigneusement élaborées », c'est à dire ne pas déstabiliser les autres économies de la région. Avec la mise en oeuvre en 2009 par les pays industrialisés des plans de soutien à l'activité et de politiques monétaires accomodantes, la Corée et d'autres pays émergents ont vu affluer les capitaux spéculatifs. Moins atteints par la crise, ces pays ont maintenu une croissance et des taux d'intérêt élevés. Ce différentiel a bien sûr attiré les capitaux injectés dans les pays du nord. Depuis juin, le won a gagné 8 %, dopé par 11 milliards de dollars d'investissements internationaux en bourse de Séoul. Et l'intention de la Réserve fédérale américaine d'injecter 600 milliards de dollars supplémentaires dans son économie fait planer une nouvelle menace. « Nous allons préparer un sytème pour contrer la volatilité excessive des flux de capitaux étrangers entrant ou sortant », a annoncé lundi le ministre des finances, Yoon Jeung Hyun. Séoul envisage ainsi une taxe sur les investissements étrangers, une autre sur les banques ou encore le durcissement des règles des activités de dérivés sur le change par les banques étrangères.En fin de semaine dernière, le Grand National Party (GNP), la formation au pouvoir, a soumis au parlement un projet de loi pour réactiver une taxe de 14 % sur les obligations détenues par les étrangers. Le Brésil et la Thaïlande ont déjà mis en pratique une telle mesure, que le Fonds monétaire international a cessé de bannir depuis des mois. « Si nous ne faisons pas cela maintenant et que la situation s'aggrave, nous pourrions devoir ériger des barricades plus élevées », a annoncé le GNP. Laurent Chemineau
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