Jacques PÉlissardPrésident de l'Association des maires de France, maire UMP de Lons-le-Saunier.Quel est l'état d'esprit des maires ? D'aucuns annoncent un congrès mouvementé? Ils sont partagés entre inquiétude et incertitude face aux réformes. Nous avons montré que nous étions de vrais partenaires et joué le jeu en participant massivement au plan de relance : 17.140 communes ont signé une convention et 54 milliards d'euros ont été investis. Nous refusons donc le discours selon lequel l'État aurait une gestion vertueuse tandis que les collectivités locales gaspilleraient l'argent public. Nous méritons d'être considérés comme des partenaires, et non comme des exécutants auxquels on impose des réformes.Le gouvernement n'a-t-il pas été maladroit, voire désinvolte, en présentant ses réformes ? La taxe professionnelle avait vocation à être réformée et le gouvernement a le courage de le faire. Mais dire qu'on allait supprimer la TP a été une erreur, tant vis-à-vis des entreprises ? dont l'espoir est aujourd'hui déçu ? que vis-à-vis des collectivités locales, pour lesquelles la TP représente la moitié des recettes fiscales.Ne croyez-vous pas que les réformes ont in fine pour objectif de contraindre les collectivités à moins dépenser ? Les communes réalisent les deux tiers de l'investissement des collectivités locales qui, elles-mêmes, représentent les trois quarts de l'investissement public. L'État nous incite tous les jours à être acteurs du développement économique. Et nous le sommes bien volontiers. Pour le reste, nous sommes tous condamnés à l'efficacité de la dépense publique. Faisons-le ensemble. Propos recueillis par S. T.

latribune.fr

16 Nov 2009, 1:43

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