Plusieurs groupes s'intéressent aux champagnes de Rémy Cointreau

L'opération se chuchotait depuis quelques mois. Rémy Cointreauintreau a préféré l'officialiser en annonçant, lundi, la mise en vente de sa branche champagne (13,6 % des 808 millions d'euros de chiffre d'affaires de l'exercice clos au 31 mars 2010). Le groupe de Cognac a mandaté le Crédit Agricolegricole-CIB pour dénicher le mieux offrant. « C'est un très bel actif, nous avons tout notre temps pour le vendre », prévient la porte- parole du groupe, Joëlle Jezequel.Le mouvement ne surprend personne. Les marques Piper- Heidsieck et Charles Heidsieck ont pris la crise de plein fouet. Lors de l'exercice 2009-2010, la marge opérationnelle de la branche est passée de 11 % à ? 4 %, soit 4 millions d'euros de pertes, et les ventes ont chuté de 23,7 % en valeur, même si elles ont regrimpé de 15,7 % au premier semestre 2010-2011. Face à cela, le projet de restructuration, qui devait entraîner la suppression de 40 postes sur 160, s'est heurté à une CGT virulente. « Les méthodes staliniennes de certains syndicalistes, qui ont fait grève en pleine vendange, ont affaibli les marques du groupe sur les marchés », estime Ghislain de Montgolfier, coprésident du Comité interprofessionnel du vin de Champagne. Du coup, à peine la moitié des départs prévus se fera finalement sur le principe du volontariat. Surtout, le groupe de Dominique Hériard Dubreuil s'est rendu compte que sa politique de hausse des prix permanente était inapplicable dans le champagne, où ses marges dépassent difficilement les 11 %, alors qu'elles caracolent à 30 % dans le cognac.Acquisitions à l'étude Malgré cela, de nombreux acquéreurs pourraient se présenter. Parmi eux, le groupe Vranken, qui possède déjà la marque Heidsieck Monopole, dont il n'a pas hésité à casser les prix. « J'attends, on ne m'a rien présenté encore », indique le PDG, Paul-François Vranken. Les coopératives, Nicolas Feuillate ou Alliance (marque Jacquart), pourraient aussi chercher à s'offrir une légitimité supplémentaire. « Nous ne dévoilons pas notre stratégie, surtout lorsque l'on ne sait pas si nous irons au bout », souffle le directeur général, Dominique Pierre. L'intérêt de fonds d'investissement ou de groupes spécialisés dans le vin n'est pas non plus à exclure.Côté Cointreau, « le cash servira à accélérer la croissance en réinvestissant sur les marques rentables du groupe ou à faire des acquisitions », explique Joëlle Jezequel. Le directeur général, Jean-Marie Laborde, ne cachait pas récemment son intérêt pour un beïju (alcool de riz) chinois ou une cachaça brésilienne. Seul impératif : des marques haut de gamme, à plus de 20 dollars la bouteille.
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