Un zeste de social pour adoucir le virage à droite

Nicolas Sarkozy n'aura pas trop d'une heure et demie ce soir sur TF1, France 2 et Canal Plus pour expliquer le pourquoi de la reconduction de François Fillon à Matignon pour la dernière étape du quinquennat, placée sous le signe de la « sortie de crise ».Au passage, Nicolas Sarkozy reprend l'ascendant sur son Premier ministre, qui ne fera sa déclaration de politique générale que le 24 novembre à l'Assemblée, une fois que le chef de l'État se sera exprimé à la télévision et devant les députés UMP mercredi à l'Élysée. François Fillon engagera la responsabilité de son gouvernement.Les priorités de l'exécutif pour les dix-huit mois qui restent avant l'élection présidentielle sont déjà connues : dimanche soir, François Fillon a cité « l'emploi », les « solidarités » et la « sécurité ». Quant à Nicolas Sarkozy, s'il a exclu tout « virage social » en période de rigueur budgétaire, il a tout de même mis l'accent sur la dépendance, l'emploi des jeunes et la réforme fiscale.L'emploi, solution à la crisePour conduire cette politique sociale, Nicolas Sarkozy mise sur un fidèle. Xavier Bertrand, nouveau ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, a annoncé lundi qu'il avait eu des contacts téléphoniques avec des responsables syndicaux et patronaux dès sa nomination dimanche soir. « Dans cette nouvelle étape de l'action gouvernementale jusqu'au rendez-vous électoral de 2012, pour nos citoyens, ce qui importe, c'est la sortie de crise. Et le baromètre de cette sortie de crise, c'est l'emploi », a précisé l'ex-secrétaire général de l'UMP, qui retrouve un périmètre gouvernemental qu'il connaît bien.Mais cet accent mis à la hâte sur les chantiers sociaux ne dissipe pas le malaise suscité au sein de la majorité par la constitution d'un gouvernement de combat « UMP-RPR » pour 2012. « On change sans arrêt de structure dans un gouvernement qui n'est pas assez restreint et où je ne vois pas de ministre incarner la ligne d'une plus grande justice sociale », a regretté le député UMP Pierre Méhaignerie.Du côté de Jean-Louis Borloo, grand perdant du remaniement, l'heure est à l'organisation de la famille centriste pour peser davantage sur les orientations du gouvernement. Hervé Morin, ex-ministre de la Défense, évoque même « un projet autonome » pour la présidentielle, agitant le spectre d'un éparpillement des candidatures à droite, déjà brandi par Dominique de Villepin.
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