Si les salariés handicapés se disent bien intégrés dans leur entreprise, le sujet du handicap reste tabou : c'est la conclusion d'une étude récente publiée par l'Agefiph (Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées) portant sur la vie en entreprise des personnes handicapées. Réalisée entre septembre et octobre 2009 à partir d'entretiens avec 150 salariés handicapés et leurs employeurs, cette étude montre une intégration professionnelle globalement réussie.Les salariés handicapés se disent majoritairement satisfaits de leur poste et se montrent très impliqués dans leur travail, voire surinvestis professionnellement. Ils expriment la volonté de faire leurs preuves, mais déclarent également se sentir obligés d'en faire plus que les autres afin de faire oublier leur handicap. Être considérés à l'égal des autres salariés, voilà leur principal souhait. La reconnaissance de « travailleur handicap頻 est d'ailleurs perçue comme stigmatisante, vécue comme la marque d'une différence que les salariés handicapés s'efforcent de gommer. Selon eux, cette reconnaissance agirait comme une négation de la reconnaissance de leur valeur en tant qu'individu, ou du moins en tant que travailleur. Leur volonté d'être perçue en tant que salariés à part entière peut même les conduire à « nier » leur handicap. Les travailleurs handicapés disent ainsi éviter d'évoquer ce sujet avec leurs collègues.« cercle vicieux du silence »Les employeurs interrogés se déclarent largement satisfaits (90 %) de leurs collaborateurs en situation de handicap et les trouvent particulièrement motivés. Ils préfèrent, comme les salariés handicapés, garder une certaine réserve, ne sachant pas non plus comment aborder la question. Au point que certains d'entre eux déclarent méconnaître la nature du handicap de leurs salariés ! Si cette attitude s'avère bien intentionnée, l'étude souligne que « le cercle vicieux du silence » peut s'avérer préjudiciable à terme : le salarié peut par exemple omettre de demander un aménagement de poste pourtant nécessaire, ce qui risque d'entraîner à la longue une aggravation de son handicap. Catherine Quignonlire aussi immobilier page VI Une étude de l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) montre qu'ils sont souvent surinvestis dans leur travail.

latribune.fr

16 Nov 2009, 1:42

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