BNP Paribas renonce à Polbank mais n'abandonne pas ses projets de croissance

Après BPCE, BNP Paribas a décidé à son tour de refermer le dossier Polbank. La banque française n'a pas formulé d'offre pour la filiale polonaise du groupe grec EFG Eurobank, d'après plusieurs sources proches. Ces dernières semaines, elle avait été citée à plusieurs reprises comme candidate au rachat, aux côtés de l'autrichienne Raiffeisen et de l'italienne Intesa Sanpaolo. Mais « la qualité de l'actif et son prix ont été jugés insatisfaisants » par la direction de la banque, explique un bon connaisseur de l'opération. Polbank, dont EFG Eurobank souhaite conserver une part minoritaire du capital, est valorisée environ 1 milliard d'euros par les analystes. En septembre, la banque de la rue d'Antin avait perdu la bataille pour le rachat de Zachodni face à l'espagnole Santander, faute d'avoir proposé un prix suffisant. Dans un entretien à « La Tribune » et à « L'Écho » le 9 décembre, Frédéric Amoudru, le responsable de la Pologne chez BNP Paribas, avait déclaré qu'il comptait d'abord sur « une croissance organique très forte » de son réseau (243 agences, avec Fortis) dans le pays pour atteindre son objectif de doubler de taille à l'horizon 2015. Intérêt pour MillenniumMais, pour réaliser ses ambitions, la banque n'a pas renoncé à réaliser une acquisition. Elle serait notamment intéressée par Millennium, la filiale de la portugaise BCP, qui attisent les convoitises de nombreux acteurs étrangers. Avec 465 agences et plus de 11 milliards d'euros d'actifs fin 2009, Millennium est dans le Top 5 en Pologne. En 2010, elle a renoué avec les bénéfices après un exercice 2009 difficile marqué par de fortes dépréciations. Toutefois, BCP n'a jamais déclaré son intention de mettre en vente son activité polonaise. Une chose est certaine, le retrait de BNP Paribas dans la course au rachat de Polbank laisse la voie libre à Intesa Sanpaolo. Le 25 novembre dernier, son directeur général, Corrado Passera, avait confirmé qu'une offre avait été déposée et qu'il était dans l'attente d'une réponse de la part du vendeur. Dans cette opération, Intesa Sanpaolo pourrait bénéficier de l'entregent de l'homme d'affaires franco-polonais Romain Zaleski, l'un de ses principaux actionnaires (4,07 %). M. Zaleski connaît bien le marché local: en 2008, il a été à l'origine de la création d'une banque en Pologne, Alior. Cet établissement, dont sa fille Hélène dirige le conseil de surveillance, a connu une forte croissance ces deux dernières années, se dotant d'un réseau de près de 200 agences sur le territoire. Alexandre Madde
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