ORAPI met de l'huile dans les rouages de sa croissance

Le plan de développement d'Orapi prévoit d'atteindre 200 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici cinq ans, « ce qui ne pourra se faire que par croissance externe », précise son président, Guy Chifflot. Illustration : en 2009, la PME a enregistré une forte progression de son chiffre d'affaires à 113,4 millions d'euros (+ 40,7 %) et de son résultat net (3,57 millions, + 73 %), fruit principalement de la reprise, fin 2008, à la barre du tribunal de commerce, de Proven, fabricant-distributeur de plusieurs marques réputées dans le secteur professionnel (Jex, Calgon, Destop, Eau Écarlate, etc., dont Orapi détient l'exclusivité pour le marché français). La PME lyonnaise avait aussi largement bénéficié d'une vente exceptionnelle des gels antibactériens en raison de l'alerte à l'épidémie de grippe H1N1.En 2010, sur un marché très concurrentiel et en faible croissance (2 à 3 % par an), Orapi prévoit un chiffre d'affaires (stable sur les neuf premiers mois) à peine supérieur à celui de l'année dernière malgré l'acquisition de Phem Technologie (11 millions de chiffre d'affaires), une société de Villepinte (Seine-Saint-Denis) spécialisée dans les produits d'hygiène professionnelle et de maintenance technique. Depuis 2000, année de son introduction en bourse, Orapi a procédé à quelque 25 croissances externes avec l'objectif d'intégrer le « top ten » des entreprises européennes du secteur (celles à plus de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires) sur un marché très atomisé de 400 PME environ.En 2011, la PME devrait conclure un ou plusieurs nouveaux dossiers de reprise de sociétés dans la cible de 2 à 30 millions d'euros. « Notre stratégie de développement par acquisitions répond au besoin d'intégrer totalement la chaîne conception-fabrication-distribution du fait des réglementations de plus en plus strictes sur l'ensemble des marchés », indique Guy Chifflot. Le groupe a d'ailleurs entrepris de standardiser les milliers de formulations élaborées par ses 25 sociétés et d'adapter ses produits et ses huit usines dans le monde aux différentes normes (Reach, Biocide, étiquetage GHS, etc.). Depuis dix ans, Orapi, spécialisée à l'origine dans les consommables en maintenance industrielle, a inversé la tendance au profit de l'hygiène professionnelle et la décontamination (70 % de l'activité désormais). « Dans un contexte de désindustrialisation, l'hygiène professionnelle (qui concerne donc toutes les entreprises, Ndlr), a représenté un vrai relais de croissance », explique le président d'Orapi. Produits d'hygiène halalParallèlement, la PME (712 personnes) a renforcé son service R&D et les contrats de recherche avec les laboratoires publics et privés. Elle s'est notamment orientée vers les « produits verts », qui constituent aujourd'hui 15 % de son chiffre d'affaires, dont 5 % pour les produits 100 % biodégradables. Elle a aussi mis au point des « nanolubricants », une innovation technologique qui multiplie par cinq la durée de vie d'un graissage, et même une gamme de 35 produits d'hygiène halal. La gamme, présentée en Malaisie cet été, est destinée à une clientèle de musulmans pratiquants d'Asie du sud-est. L'entreprise réalise 30 % de son activité à l'international, qui a tiré sa croissance en 2009 (+ 17 % en Asie contre + 0,7 % en France). Signe de cette bonne santé à l'étranger, Orapi va, en 2011, agrandir son usine de Singapour (5.000 m2) et multiplier par quatre ses capacités de production. Elle va aussi implanter, avec un partenaire local, sa première filiale en Chine, « un marché énorme » servi actuellement par la filiale de Singapour dirigée par un des enfants du dirigeant.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.