L'intérêt pour les « marchés frontières » grandit mais se heurte à une faible liquidité

Loués pour leur faible corrélation avec les marchés développés en 2008, les « marchés frontières », ou encore les « émergents des émergents » font à nouveau parler d'eux. « Avec l'augmentation de la corrélation entre marchés émergents et développés, l'intérêt pour les marchés frontières s'est fortement waccru », souligne Scott Crawshaw, gérant chez Russell Investments, alors que les volumes quotidiens d'actions traités sur ces marchés ont progressé de 515 % à 142,3 millions de dollars par rapport à 2009. « Ces ?pré-émergents? présentent un fort potentiel de croissance et des valorisations relativement faibles par rapport aux marchés émergents. » Pris dans leur ensemble, ces marchés qui recouvrent un univers très large - à la fois des pays comme le Vietnam, la Colombie ou le Nigeria - affichent également des performances supérieures aux autres marchés. En dollars américains, l'indice MSCI dédié aux marchés frontières a progressé de 21,4 % cette année contre 16,5 % pour le MSCI dédié aux émergents, 8,15 % pour celui des Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine) et 10,6 % pour l'indice MSCI développés. Sur trois ans, l'avance est également maintenue, avec une performance de 13,8 % contre 0,42 % pour les émergents. Avec un tel bilan, l'idée de voir un jour ces pays constituer la « nouvelle vague » des marchés émergents a vite fait de germer. Le calcul est cependant un peu hâtif. L'ensemble de la capitalisation de ces marchés - elle est surtout représentée par la capitalisation de la Bourse mexicaine - est sans commune mesure avec celles des émergents. Quant au poids de ces marchés dans les portefeuilles des gérants, il reste encore très marginal. Selon des données fournies par BNY Mellon Asset, les gérants spécialisés sur les marchés émergents sont investis dans 23 pays en moyenne, et parmi ces 23 pays, 3 seulement sont des marchés frontières ce qui correspond à moins de 3 % de l'univers des marchés frontières. De surcroît, l'univers est hétérogène. Certains comme le Nigeria ou l'Argentine pourront prétendre à rejoindre les indices émergents plus rapidement que d'autres. « À mon sens, la sélection des pays dans l'indice MSCI des marchés frontières reste encore un peu arbitraire », estime Ann Wyman, responsable Europe de la recherche sur les marchés émergents chez Nomura, « On peut s'interroger par exemple sur l'entrée du Qatar dans cet indice alors que le pays est classé en catégorie investissement par les agences de notation. » Autres soucis : la liquidité reste faible sur ces marchés. Avec un choix de titres parfois très limité. La moindre couverture de cet univers par les bureaux d'analyse financière contribue également à biaiser les perspectives de bénéfices et les ratios de valorisation. Marjorie Bertouille142 millions en 2010. C'est le volume traité sur les marchés action pré-émergents contre 21,3 millions en 2009.
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