David Cameron, Premier ministre du « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord », pour reprendre le nom officiel du pays ? En théorie, oui. En pratique, il n'a été élu que par les Anglais. Le parti conservateur, qui a remporté 306 sièges à la Chambre des communes, n'en a acquis que... 9 hors d'Angleterre. Dont 8 au pays de Galles et un seul en Écosse. En Écosse, le problème remonte à Margaret Thatcher, qui s'opposait à toute forme d'autonomie de la région. Les Tories ne s'en sont jamais remis. Au pays de Galles, ancienne région ouvrière, le coeur politique est essentiellement à gauche. Quand à l'Irlande du Nord, c'est un cas à part, ayant ses partis locaux divisés entre unionistes et républicains.Cette quasi-absence des conservateurs hors d'Angleterre pose un sérieux problème. L'Écosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord disposent désormais de leur propre parlement. Ceux-ci, particulièrement en Écosse, peuvent notamment décider la façon dont ils dépensent leur budget, même si son montant est décidé par Westminster. Sous le signe de la rigueurOr, les années à venir seront celles de la rigueur. Pour la première fois, moins d'argent pourrait être envoyé à Edimbourg, Cardiff et Belfast. D'où des conflits politiques à venir. C'est ce qui explique que David Cameron se soit lancé dans une tournée hors d'Angleterre. Vendredi, il était en Écosse. Il se propose même de venir chaque année devant le parlement écossais, répondre aux questions des députés. David Cameron devait ensuite se rendre à Cardiff et enfin à Belfast.Le nouveau Premier ministre britannique sera aidé par son alliance avec les libéraux-démocrates, qui sont très présents en Écosse (11 députés). Le nouveau ministre de l'Écosse est Danny Alexander, un « lib-dem ». Ce rouquin aux taches de rousseur est un Écossais pur jus, ce qui devrait aider à faire passer le message du côté de Downing Street.

latribune.fr

16 Mai 2010, 23:18

Partager :