Séguin plaide pour une hausse des prélèvements sociaux

Face aux députés de la commission des Affaires sociales, Philippe Séguin n'a pas édulcoré son message au gouvernement. Alors que le déficit de la Sécurité sociale dépassera les 20 milliards d'euros cette année et atteindra quelque 30 milliards en 2010, le premier président de la Cour des comptes a appelé à une hausse des prélèvements. « On ne doit plus exclure toute augmentation des prélèvements sociaux. Ce serait une capitulation et l'explosion assurée du système. Je sais que cette idée reste taboue. Mais sans la traiter frontalement, on n'aboutira jamais qu'à de fausses solutions », a-t-il martelé. Le chef de l'État s'est en effet fixé comme ligne de ne pas augmenter les prélèvements pour ne pas freiner le retour de la croissance.Le rapport annuel de la Cour des comptes sur la Sécurité sociale, publié hier, évoque essentiellement les économies à réaliser sur les dépenses (hôpital, retraite?). « La Cour juge éminemment dangereux de laisser filer des déficits sociaux qui pourraient bientôt constituer de l'ordre de 10 % des flux annuels » de dépenses, a ajouté Philippe Séguin. Respect des textesEt de rappeler que les déficits cumulés de la Sécurité sociale devraient être transformés en « dette sociale », puis transférés à la Caisse d'amortissement de la dette sociale (Cades) sans attendre qu'ils aient atteint « des dizaines de milliards d'euros ». Le gouvernement préfère, pour ne pas augmenter la taxe CRDS, relever les capacités de découvert de la banque de la Sécurité sociale (l'Acoss), plutôt que d'amortir les déficits colossaux via la Cades. La Cour « observe qu'en la matière les textes ne sont pas respectés ».
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