Le Brésil, la nouvelle frontière des télécoms pour Vivendi

télécomsVivendi était hier la seule baisse du CAC 40 en terminant en repli de 2,6 % à 19,30 euros. La Bourse de Paris a jugé élevé le prix payé pour le Free brésilien. Le petit opérateur de téléphonie fixe GVT, dont le groupe français s'apprête à prendre le contrôle, essaie de faire bouger le marché des télécoms au Brésil, un marché où il reste beaucoup à faire, onze ans après son ouverture à la concurrence. Le taux de pénétration du haut débit y est de 5,8 % seulement, contre 8,5 % au Chili et 7,8 % en Argentine (et 27 % en France à titre de comparaison).Pourtant, plus d'un tiers des Brésiliens surfent sur le Web, soit 70 millions d'individus, ce qui en fait la septième nation utilisatrice d'Internet. Eduardo Fumes Parajo, le président d'Abranet, l'association brésilienne pour l'Internet, souligne que « la demande réprimée est si forte que 40 millions de personnes fréquentent les ?lan houses? », des lieux d'accès au numérique (cybercafés ou lieux publics) où les Brésiliens les plus pauvres viennent surfer sur Internet en utilisant un réseau local partagé (« local area network »). Selon les chiffres de l'Union internationale des télécommunications (ITU), seuls 11 millions de Brésiliens ont accès à Internet à haut débit, essentiellement par l'ADSL, alors qu'ils sont 42 millions à souscrire une ligne fixe et 166 millions à posséder un téléphone portable (sur une population de près de 200 millions). Pour le président d'Abranet, « on ne verra le haut débit s'épanouir que si l'on propose des connexions à moins de 50 reais (19,50 euros) par mois ». Actuellement, les tarifs sont plutôt de l'ordre de 40 euros pour un débit de 1 mégabit par seconde. C'est dans l'État de São Paulo qu'il y a le plus de connectés ? 31 % de la population. Le gouvernement Paulista a pris l'initiative de renoncer à une partie des impôts locaux prélevés sur les télécoms pour favoriser le déploiement du haut débit dans l'État. En contrepartie, Telefonica, qui règne en maître dans cette partie du Brésil et dont la part de marché est de l'ordre de 27,6 % au niveau national, a accepté de casser les prix. Pour 30 reais par mois (11,75 euros), l'usager aura droit à un modem pour un débit maximum de 200 kilobits par seconde, ce qui est considéré comme du bas débit en France.prix accessiblesDe son côté, le petit GVT, qui compte 2,5 millions d'abonnés dont 604.100 clients ADSL, propose des débits plus élevés à des prix accessibles, à partir de 49,90 reais. Selon le cabinet d'études Teleco, il grignote des parts de marché au leader Oi (l'ex-Telemar qui vient de racheter Brasil Telecom) et à Telefonica, et se situe autour de 5 %, encore loin derrière le troisième, Net (Embratel), qui, à 24 %, rattrape Telefonica. Si le marché du fixe ne devrait progresser que de 5 % par an, GVT devrait croître d'environ 20 % par an d'ici à 2011, selon les estimations de JCF.Delphine Cunyet Yann Le Houelleur, à São Paulo
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