Quelles sont les PME dont la rentabilité a bondi pendant la crise ?

Par manque de recul, les économistes n'ont pu que disserter sur les ravages de la crise, symbolisés notamment par un niveau record des défaillances d'entreprises industrielles (plus de 63.000 en 2009), notamment de PME, et par son corollaire, une forte du taux de chômage. Au fil des mois, on en sait un peu plus sur l'impact du plus gros choc subi par l'économie française depuis les années 1930. « On a une surprise et une confirmation », observe Michel Mollard, membre du directoire de l'assureur-crédit Euler Hermes Sfac.La surprise réside dans l'augmentation moyenne de 3,4 % de la rentabilité économique (résultat brut d'exploitation rapporté au chiffre d'affaires) dans l'industrie malgré la chute globale de la demande. Leurs marchés ayant résisté, la pharmacie et l'agro alimentaire affichent des taux de rentabilité en forte hausse (+ 12,6 % et + 4,2 %). La chimie (+ 3,7 %) et la construction (+ 4,4 %) ont également résisté. « Cette solidité s'explique en partie par la suppression des emplois intérimaires, preuve que le marché du travail est plus flexible qu'on ne le pense », avance Karine Berger chez Euler Hermes Sfac. Toutefois, cette souplesse n'a pas permis aux sous-traitants automobiles, notamment la branche caoutchouc plastique, et à la filière des biens d'équipements, de faire front efficacement. Le léger redressement de leur rentabilité économique en 2009 ne compense pas la dégringolade entamée en 2007 (- 51 % entre 2007 et 2009 pour la filière caoutchouc et - 31 % pour les biens d'équipement). La confirmation ? Les PME qui ont subi le plus gros choc de demande sont celles qui ont eu les plus gros problèmes de trésorerie. Sans surprise. Pour passer la criseÀ titre de comparaison, l'assureur-crédit a également observé la trajectoire des PME italiennes, la structure économique de la péninsule étant comparable à la celle de la France. Principal enseignement, les PME transalpines ont également su faire preuve de flexibilité pour passer la crise et augmenter leur rentabilité, notamment vie le crédit interentreprises. En France, cette augmentation de la rentabilité, concomitante à l'explosion des défaillances, n'est-elle pas paradoxale ? « Ces deux phénomène ne sont pas incompatibles. On a toujours pensé que la sinistralité aurait dû être encore plus élevée. Maintenant, on sait que la capacité d'adaptation des PME, à laquelle s'ajoute l'effet du plan de relance, leur ont permis d'amortir la crise », explique Karine Berger. Malheureusement, cette rentabilité accrue ne s'est pas traduite en 2010 par une reprise des embauches et de l'investissement. Selon l'économiste, la maîtrise des coûts est et sera encore en 2011 la priorité des PME en France et en Italie.
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