Vers des diplômes communs délivrés par les universités et les grandes écoles

Une petite révolution se prépare dans le monde de l'enseignement supérieur. Bientôt, les pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES), ces grands regroupements d'universités et de grandes écoles récemment constitués, seront autorisés à délivrer des diplômes nationaux. C'est une des dispositions de la proposition de loi déposée cet été par les sénateurs Philippe Adnot (non inscrit, Aube) et Jean- Léonce Dupont (UC, Calvados) et examinée ce mercredi en séance publique à la Haute Assemblée. Le texte, également consacré à l'immobilier universitaire (« La Tribune » du 5 novembre 2010), prévoit en effet de permettre aux 17 pôles existants de délivrer des diplômes nationaux en leur nom propre, à la place des universités. Cette proposition a de bonnes chances de voir le jour. « Je soutiens [ce texte] qui vise à renforcer les pouvoirs des pôles de recherche et d'enseignement supérieur dans le domaine de la diplômation », a ainsi indiqué la ministre de l'Enseignement supérieur mardi soir, à l'occasion des 30 ans de l'Association Bernard Grégory, qui oeuvre pour la valorisation du doctorat. Pour Valérie Pécresse, cette proposition de loi, en consacrant le rapprochement entre les grandes écoles et les universités et donc en mêlant leurs compétences respectives en matière d'insertion professionnelle et de recherche, « est la clef de l'avenir du doctorat », diplôme de référence dans le monde mais très peu reconnu en France. L'objectif est aussi plus largement de renforcer le rôle des pôles en matière de formation, puisque la délivrance d'un diplôme sous leurs sceaux favorisera la mise en place de formations communes.De vives inquiétudesMalgré les assurances dont s'entoure le texte (les établissements devront « concourir aux missions du service public de l'enseignement supérieur et de la recherche » et la diplômation se fera dans le cadre de la contractualisation avec l'État), ce projet a déjà suscité de vives inquiétudes. La principale organisation étudiante, l'Unef, dénonce un « cadeau inacceptable pour les établissements privés » puisque est ainsi porté un « coup majeur au monopole de délivrance des diplômes nationaux par les universités publiques ». L'organisation Promotion et défense des étudiants (PDE) craint quant à elle que les financements et les emplois soient concentrés sur ces fameux pôles aux dépends des universités. L'Afges (étudiants de Strasbourg) s'inquiète d'un manque de contrôle. Mais le texte qui bénéficie d'une procédure d'urgence, devrait être rapidement adopté. Clarisse Jay(Lire également sur Latribune.fr)
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