Décollage en vue pour le paiement via le mobile

Le paiement via le téléphone mobile est la grande vedette du salon Cartes qui s'ouvre ce matin au Parc des expositions de Paris-Nord. La grande messe annuelle mondiale de la carte à puce a déjà évoqué ce sujet ces dernières années. Mais aujourdhui, tous les acteurs du marché s'attendent à une éclosion rapide de ce service. La raison : l'intérêt du consommateur.« Après les tests menés en France, nous n'avions jamais connu un taux d'adhésion des clients aussi élevé, à plus de 90 %. 60 % des personnes se sont même dites prêtes à payer pour pouvoir accéder à ce mode de paiement », se réjouit Laurent Jullien, le directeur des services de paiement mobile de l'opérateur Bouygues Telecom. Selon lui, de nombreux consommateurs estiment que passer son téléphone devant un lecteur pour payer ses petits achats (transports, petites courses, parking...) n'est pas une innovation tant le geste est naturel. Du coup, après des années d'atermoiements, les opérateurs télécoms et les banques françaises, inquiets de la façon de se partager la valeur de ce service, ont fini par trouver un terrain d'entente. Ils ont publié cet été, via leur association Payez mobile, les spécifications techniques du modèle de paiement avec un téléphone mobile. « Il n'est jamais facile d'être sur le même sujet quand vous avez les mêmes clients et de déterminer la valeur des services que vous vous échangez. Mais après plusieurs années d'incompréhension, les opérateurs en télécoms et les banques savent aujourd'hui qu'ils ne peuvent pas avancer dans ce domaine l'un sans l'autre », explique Régis Bouyala, associé du cabinet de conseil Eurogroup, qui a animé pendant deux ans le projet Pegasus, avec des expérimentations à Caen et à Strasbourg. « Le modèle économique est l࠻, enchérit Laurent Jullien. « Le principe : chacun chez soi. L'opérateur fournit un espace sécurisé sur la carte SIM de l'abonné, sur lequel la banque installe son application de paiement sans contact. L'opérateur est rémunéré par la banque, par exemple via un forfait, et l'établissement financier perçoit les commissions de transaction. » Une ligne de partage qui doit permettre au service de décoller.Après Caen et Strasbourg, une répétition générale est en préparation à Nice, avec 3.300 téléphones équipés de ce service de paiement sans contact en circulation. Si tout va bien, le système pourrait être progressivement étendu, agglomération par agglomération, d'abord pour payer les transports en commun, puis à d'autres services marchands. Car la grande distribution voit le service d'un bon ?il : payer en montrant simplement son téléphone permet de fluidifier le passage aux caisses et d'augmenter le chiffre d'affaires. Selon Sia Conseil, d'ici à 2012, 2 milliards d'opérations seront réalisées via les téléphones mobiles dans l'Hexagone. Reste un frein : la disponibilité des téléphones disposant d'une antenne spécifique (de technologie dite NFC ?Near Field Communication?). « Les premiers téléphones NFC sont attendus l'année prochaine », indique Mung-Ki Woo, directeur des paiements et des transactions électroniques d'Orange.
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