Les clients sont impatients,

Alors que dans les pays émergents, le mobile est devenu un véritable ersatz de banque, en France, l'offre de services financiers via le téléphone portable peine à se développer. Pourtant, les clients habituellement les plus courtisés par les banques sont demandeurs. Selon une étude publiée en mai dernier par l'Efma (European Financial Management and Marketing Association) et Capgemini Consulting, 17 % des personnes interrogées en France se déclarent prêtes à changer de banque pour une offre mobile attractive. 70 % des personnes interrogées seraient prêtes à effectuer des paiements à partir de leur téléphone mobile qui deviendrait ainsi un terminal de paiement.Techniquement, les problèmes de sécurité, de coût ou d'ergonomie des terminaux semblent très surmontables. Côté utilisateurs, le développement des smartphones, des forfaits Internet illimités et des technologies 3G et 3G + permettent sans problème d'accéder à des services de gestion de comptes ou de paiement. Côté banques, plusieurs tests ont été menés ces dernières années. Une expérimentation prometteuse dénommée « Payez Mobile » (ou « Pegasus ») de paiement sans contact sur téléphone portable a notamment débuté en novembre 2007, avec sept banques (BNP Paribas, Crédit Agricolegricole, LCL, Crédit Mutuel-CIC, les Caisses d'Épargne, les Banques Populaires et la Banque Postale) et quatre opérateurs de téléphonie mobile (Orange, SFR, Bouygues et NRJ Mobile) à Caen et à Strasbourg. Le principe consiste à remplacer la carte bancaire en approchant un téléphone mobile (équipé de la technologie Near Field Communication) d'une borne de paiement pour régler ses achats. Le montant est ensuite directement débité sur le compte.faible rentabilitéAutre possibilité : les systèmes de paiement par SMS. À l'heure actuelle, leur rentabilité reste faible. Le type de solution mis en place par Arkéa à l'origine uniquement pour les clients du Crédit Mutuel de Bretagne, du Sud-Ouest ou du Massif Central sera ouvert à tout le monde à partir du 5 décembre prochain.Mais, de manière générale, les banques françaises ne paraissaient pas pressées de mettre en ?uvre ces solutions à grande échelle. Selon l'étude de l'Efma, le mobile n'étant pas perçu comme un outil de conquête de nouveaux clients, l'attentisme domine et les établissements préfèrent mettre la priorité sur le développement de la banque par Internet. Surtout, « l'utilisation des cartes bancaires est très développée en France », explique Sébastien Salvi, consultant chez Roland Berger. Si les téléphones portables peuvent se substituer au liquide, coûteux pour les banques, ils menacent surtout les revenus générés par les cartes bancaires. « Un des points sensibles est la définition du modèle de répartition des revenus entre les banques et les opérateurs de téléphonie mobile », souligne Sébastien Salvi.Enfin, les banques n'ont pas besoin du téléphone pour offrir des services de paiement sans contact grâce à la carte bancaire du détenteur du compte. La valeur complémentaire pour elles est beaucoup plus faible que pour les opérateurs. Sophie Rolland
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