Saint-Gobain vise 55 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2015

C'est presque inédit dans l'histoire récente de Saint-Gobain. Pierre-André de Chalendar, le PDG du groupe de matériaux de construction, entouré de son état-major, a déroulé lundi sa stratégie d'ici à 2015. Il a montré qu'il s'est coulé dans les habits de PDG, n'hésitant pas à rabrouer les éventuels sceptiques.Les ambitions sont claires. Le groupe vise 55 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2015 pour 5,5 milliards de résultat d'exploitation (à comparer aux 39,7 et 2,95 milliards escomptés par les analystes financiers pour 2010), et 14 % à 15 % de retour sur capitaux employés en 2015, contre 7,6 % en 2009.Vantant le « positionnement unique » de Saint-Gobain, le PDG compte sur plusieurs leviers. Premier d'entre eux, la recherche. Le groupe affirme avoir en portefeuille « environ 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires » de projets. Il travaille, par exemple, sur des verres aptes à changer de couleur ou des matériaux à changement de phase capables de stocker le froid ou la chaleur. Des produits encore chers mais prometteurs. D'une manière générale, Saint-Gobain se veut un acteur de référence dans l'habitat durable et compte réaliser 38 % de son chiffre d'affaires dans l'efficacité énergétique en 2015 (contre 32 % aujourd'hui). Sur 210 millions de bâtiments en Europe, 50 % ont été construits avant le premier choc pétrolier. Il reste que si les nouvelles normes imposent un saut qualitatif dans la construction neuve, aucune ne s'impose dans la rénovation (excepté pour les immeubles de bureau de plus de 1.000 mètres carrés). Or, ce marché pèse 39 % du chiffre d'affaires de Saint-Gobain.Croissance dans le solaireEn parallèle, Saint-Gobain, qui fabrique des panneaux photovoltaïques pour les bâtiments et des miroirs paraboliques, s'est ouvert un relais de croissance dans le solaire et table sur 2 milliards de chiffre d'affaires en la matière en 2015 (contre 300 millions en 2009).De son côté, le pôle distribution bâtiment, vaisseau amiral du groupe, restructuré à marche forcée pendant la crise (avec 15 % de réduction d'effectifs et 300 fermetures de magasins), vise plus de 8 % de croissance des ventes d'ici à 2015 pour 6 % de résultat d'exploitation, notamment en optimisant ses process opérationnels (achats, coûts, commerce, gestion des prix). Il compte jouer un rôle dans la consolidation du secteur, les cinq grands acteurs de la distribution bâtiment pesant moins de 15 % de part de marché.Saint-Gobain va aussi aller chercher sa croissance dans les marchés émergents et en Asie pour porter de 31 % à 39 % la part de ces pays dans ses ventes. Il mise notamment sur le Brésil, où il est implanté depuis 1937 et compte 62 usines, ainsi que sur l'Inde où il est présent depuis 1996 et où il a lancé 6 nouveaux sites. Il compte aussi réaliser des acquisitions (il a identifié une centaine de cibles dans les pays émergents représentant potentiellement 7 milliards de chiffre d'affaires) et conclure des partenariats (excepté en Chine).Enfin, côté finances, Saint-Gobain qui dit avoir réalisé durant la crise 2,1 milliards de réductions de coûts dont 50 % sont pérennes et généré 3,7 milliards de cash, promet plus de 1,5 milliard d'autofinancement libre par an malgré l'augmentation des investissements industriels.
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