Aérien : report des négociations entre la France et les Émirats

Prévue la semaine prochaine à Abu Dhabi, la négociation sur les services aériens entre la France et les Émirats arabes unis (EAU) est, selon nos informations, reportée à janvier 2011. Et ce, à la demande des Émirats qui « ne voulaient pas négocier avec un gouvernement qui se met en place », expliquent à « La Tribune » des sources françaises concordantes. La requête en dit long sur la démarche bien connue des Émirats qui incluent la question des droits de trafic (autorisations de vols) dans une approche économique globale entre les deux pays.Afin d'obtenir pour leurs compagnies, Emirates et Etihad, des vols supplémentaires vers la France que Paris leur a refusés en juin, les Émirats mettent dans la balance la soixantaine d'avions Rafale de Dassault Aviation en discussion. Un procédé que n'a jamais cessé de dénoncer Air France, pour qui l'octroi de droits de trafic ne doit se justifier qu'au regard des flux de passagers entre les deux pays concernés. L'argument est d'autant plus mis en avant par la compagnie tricolore qu'elle accuse ses concurrentes du Golfe de « tuer son industrie », grâce au soutien massif de leurs États-actionnaires.Avec ce report des négociations aériennes, Dassault et les industriels impliqués dans le Rafale, d'un côté, Air France, de l'autre, vont pouvoir continuer leur lobbying pour convaincre l'Élysée de trancher en leur faveur. Chacun a des arguments. Il faudra toute la persuasion des dirigeants d'Air France et, notamment de son président Jean-Cyril Spinetta qui a la confiance du chef de l'État, pour emporter le morceau. Car, en face, l'enjeu de la vente du Rafale aux Émirats est déterminant. L'appareil n'a jamais été vendu à l'export et cela pourrait constituer sa plus grosse commande. « Si la vente du Rafale échoue aux Émirats et au Brésil, c'est peut-être la fin de la carrière de cet avion de chasse », indique une source parlementaire. F. G.
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