La création de valeur pour Aperam passe par la consolidation des inox

Par Olivier HensgenL'entreprise issue de la scission des inox d'ArcelorMittal, qui répondait jusqu'ici au nom provisoire de Spinco, s'appellera finalement Aperam. « Aper » comme Aperture, c'est-à-dire ouverture, et « am » comme réminiscence d'ArcelorMittal, a expliqué à La Tribune Bernard Fontana, actuel patron de l'activité au sein du groupe et futur directeur général de l'entreprise. Les actionnaires du numéro un mondial de la sidérurgie se prononceront le 25 janvier sur l'opération, déjà validée par le conseil d'administration. La cotation des titres d'Aperam devrait intervenir environ une semaine plus tard. Dans cette activité qui souffre depuis longtemps d'importantes surcapacités en Europe, avec des taux d'utilisations d'usines situés actuellement entre 65 % et 70 %, la mise en Bourse de l'entreprise est clairement perçue par les analystes comme un moyen, entre autres, de faciliter une consolidation avec un des trois acteurs européens. Le directeur financier Julien Onillon ne le réfute pas. « ArcelorMittal avait déjà dit par le passé être ouvert à tout rapprochement ou alliance, qui aurait pu créer de la valeur », souligne-t-il. « Depuis 2002, il n'y a pas eu d'opération en Europe. Oui, la consolidation serait favorable mais nous devons avoir notre propre stratégie de développement pour être compétitif. Rien n'est écrit, tout est toujours possible », ajoute-t-il.L'indépendance donnée à la branche lui permettra également d'avoir sa propre stratégie de croissance et de financer son développement avec un accès au marché de capitaux « si nécessaire », précise Bernard Fontana. Pour rendre l'activité plus séduisante, ArcelorMittal a annoncé un plan de réduction de coûts et de hausse de productivité destinée à accroître ses bénéfices de 250 millions de dollars sur les deux années à venir. Ce plan prévoit notamment la fermeture « temporaire » du laminoir à froid de son usine française d'Isbergues. « C'est une unité qui est un peu moins compétitive que les autres, on la suspend pour éviter d'avoir d'autres unités moins chargées», explique Bernard Fontana. « Les conditions d'une réouverture seront déterminées par le marché ». Cette décision devrait impacter entre 150 à 200 personnes sur le site, qui en emploie à peu près 700. L'entreprise pourrait avoir recours à du chômage partiel, précise le dirigeant. Mais l'avenir du site d'Isbergues inquiète particulièrement les syndicats. « C'est vrai que le niveau de commandes est très bas, nous sommes très inquiets sur la pérennité à moyen terme du site », souligne un représentant du personnel. « La scission a fait apparaître que pas un euro d'investissement n'est prévu sur ce site ». Le groupe a en revanche précisé son intention d'investir 62 millions d'euros sur son deuxième site français, Gueugnon, qui emploie 940 personnes. Il a aussi souligné sa volonté de convertir un de ses hauts fourneaux de son site brésilien de Timoteo au charbon. Olivier Hensgen. Les conditions d'une réouverture du laminoir à froid de l'usine d'Isbergues « seront déterminées par le marché », explique Bernard Fontana, futur directeur général de l'entreprise issue de la scission des activités inox d'ArcelorMittal.
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