Le transport fluvial réclame des fonds

Le transport fluvial s'en sort moins mal que les autres. En 2009, le trafic de marchandises a baissé de 1,7 % en tonnes-kilomètres (et de 7,2 % en tonnage), quand le fret ferroviaire plongeait de quelque 25 % et le transport routier affichait une baisse à deux chiffres aussi. « Le trafic des conteneurs a progressé de 2 % en 2009 », se félicite même Thierry Duclaux, directeur général de Voies Navigables de France (VNF), l'établissement public chargé entre autres de la gestion du réseau. Longtemps délaissé, le fret fluvial fait depuis quelques années l'objet d'attentions renforcées, alors que montent les préoccupations environnementales et l'intérêt pour le transport de masse. Sa part de marché ne représente que 3 % du total, soit quelque 7,5 milliards de tonnes-kilomètres de marchandises. Mais, compte tenu de la demande et des nouveaux projets, le trafic pourrait plus que doubler à l'horizon 2020. Parmi ces projets, figure l'emblématique canal Seine-Nord, attendu pour 2015 et inscrit dans le Grenelle de l'environnement. Son financement, sous la forme d'un partenariat public-privé, est cependant plus long à boucler que prévu. Pour rester dans les temps et donner le premier coup de pioche fin 2011-début 2012, « on ne peut pas se permettre de dépasser le premier semestre pour boucler le financement », indique l'entourage du secrétaire d'État chargé des transports.« Si nous voulons être au rendez-vous du Grenelle de l'environnement, il nous faut des moyens financiers renforcés », prévient Thierry Duclaux. En clair, rien ne sert d'avoir un canal flambant neuf d'un côté et, de l'autre, un réseau dans un état médiocre. De fait, la moitié des écluses pourrait connaître des avaries et 300 kilomètres de digues sont dans un état critique. La question se pose d'ailleurs de savoir s'il faut garder ou non tout le réseau. « La moitié du réseau voit passer des marchandises. Si nous voulons faire des efforts sur ce segment, cela se fera au détriment des petits canaux », souligne un observateur. Des réflexions sont en cours pour confier la gestion de ces petits canaux aux collectivités locales. VNF, pour sa part, qui négocie avec l'État son contrat de performance sur la période 2010-2013, réclame 250 millions d'euros par an, contre quelque 200 millions l'an dernier et 150 millions les années précédentes. VNF, qui plaide aussi pour récupérer le personnel travaillant pour son compte mais dépendant de l'État, espère être fixé sur son sort avant fin mars. Mais il n'est pas sûr que les priorités du gouvernement soient les mêmes. Ingrid Seithume
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