Saatchi made in India

Dans sa volonté de révéler (et de promouvoir) des plasticiens venus des pays émergents, Charles Saatchi présente aujourd'hui, dans son immense galerie londonienne, les dessins, photos, tableaux ou installations de sa collection signés d'une petite trentaine d'artistes contemporains indiens, dont certains sont déjà très connus comme Subodh Gupta. Ce sont souvent ceux qui prennent l'histoire de leur pays à bras-le-corps qui sont les plus intéressants. À l'image de Jitish Kallat qui ouvre l'exposition avec une oeuvre gigantesque figurant un discours fondateur de Gandhi appelant à la désobéissance civile non violente. Sauf que les lettres de l'alphabet qui composent ce texte ? ici installées sur des étagères flamboyantes ?, sont moulées dans de la résine sous forme d'os humains d'où suinte une violence sourde. Reena Saini Kallat évoque pour sa part le conflit qui oppose l'Inde et le Pakistan au Cachemire à travers des portraits d'anonymes barrés de la carte de la région, encadrés comme s'il s'agissait de sommités, et flanqués d'une vitrine truffée d'armes sculptées dans l'ivoire, semblables à des reliques.Mais pas besoin d'utiliser les matériaux les plus nobles pour s'exprimer. Mansoor Ali a superposé, en un tas prêt à s'effondrer, de vieilles chaises comme on en trouve dans les administrations indiennes, baptisant son oeuvre « Danse of Democracy ». Toutes les pièces présentées ne sont malheureusement pas de même qualité. Et l'on regrette que la photographie soit le parent pauvre de cette exposition. Y. Y. Jusqu'au 7 mai. www.saatchigallery.com
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