« Le monde des applications mobiles ne doit pas être trop fragmenté »

Sanjay Jha, Codirecteur général de Motorola et PDG de Motorola MobilesVotre présence au Mobile World Congress marque-t-elle le grand retour de Motorola ? Nous venons de lancer notre huitième téléphone sous Android [le système d'exploitation de Google, Ndlr], le Quench. J'ai le sentiment que nous avons bien avancé dans le repositionnement de notre portefeuille de produits vers les smartphones. Même s'il nous reste clairement beaucoup de chemin à parcourir. Notre premier smartphone sous Android, le Droid, appelé Milestone en Europe, a eu du succès aux États-Unis, il a su trouver sa place sur le marché. Au total, nous avons écoulé 2 millions de smartphones au quatrième trimestre.Espérez-vous redevenir numéro un aux États-Unis et numéro deux mondial, est-ce un objectif atteignable ?Ce n'est pas mon moteur. Mon objectif est de proposer des téléphones qui répondent aux besoins des consommateurs. Si c'est le cas, ils se vendront bien et cela améliorera nos parts de marché [tombée autour de 5 % au niveau mondial en 2009, Ndlr]. J'hésite à fixer des objectifs élevés comme ceux-là.Motorola est déficitaire depuis 2007. Quand prévoyez-vous le retour au bénéfice ?L'objectif est que nous soyons à nouveau rentables au quatrième trimestre. Ma vision est que la profitabilité reflète la capacité à livrer les produits que les consommateurs aiment. L'indicateur qui m'importe le plus, c'est la satisfaction du client. Notre stratégie centrée sur les smartphones est fondamentale pour le redressement de Motorola, car ils sont la catégorie qui connaît la plus forte croissance et celle qui attire le plus l'attention des consommateurs. Cette année, nous allons sortir au moins 20 smartphones, pour l'essentiel sous Android.Presque tous les fabricants ont leur téléphone sous Android. Comment sortir du lot ?Nous comptons nous différencier notamment sur les réseaux sociaux. Nous avons créé l'interface Motoblur, qui agrège les contacts, les notifications, les photos, etc., des sites comme Facebook, MySpace et Twitter, et les affiche sur l'écran d'accueil. Tous nos futurs modèles auront cette interface préinstallée. Nous allons aussi développer des services s'appuyant sur la géolocalisation. Notre préoccupation est que le client soit satisfait en termes de rapidité de navigation et d'interaction sociale. Nous allons pour cela utiliser l'écosystème Android qui offre un large choix d'applications pour mobile. Je suis confiant, nous sommes sur le bon chemin.Le succès d'Apple avec l'App Store vous fait-il rêver ?Je ne rêve pas d'Apple, je n'en fais pas de cauchemar non plus ! En matière de boutique d'applications, nous pensons aujourd'hui que ce qui est disponible sur l'Android Market est suffisant. À terme, nous voudrons peut-être nous différencier. L'important c'est que le monde des applications ne soit pas trop fragmenté et que toutes les applications puissent fonctionner sur tous les appareils, avec tous les systèmes d'exploitation. Dans les pays où l'Android Market n'est pas accessible, nous nous assurons que nos clients aient accès à des applications. Nous avons ainsi lancé notre App Store en Chine, mais ce n'est pas nécessaire de le faire dans tous les pays. Propos recueillis par Delphine Cuny, à Barcelone
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