Les nouvelles règles pourraientcoûter 244milliardsauxbanques européennes

La vague de mesures destinée à renforcer la régulation bancaire mondiale pourrait coûter 244 milliards d'euros aux banques européennes. L'estimation, effectuée par Credit Suisse, est basée sur les pertes et les besoins en capitaux qu'engendreraient l'entrée en application du nouveau cadre réglementaire défini par le Comité de Bâle (Bâle 3) et l'instauration de la double-taxe proposée par le Fonds monétaire international (FMI). La facture serait donc lourde pour les européennes. Et risque de créer un désavantage concurrentiel par rapport à leurs consoeurs américaines. Car, à l'exception des «taxes FMI», ces dernières ne seront pas soumises au même agenda. En effet, le Vieux Continent a déjà le regard tourné vers la mise en place de Bâle 3 alors que, outre-Atlantique, Bâle 2 n'est pas encore une réalité. Le commissaire européen au Marché intérieur et aux services financiers, Michel Barnier, a d'ailleurs prévenu qu'il ne s'agissait pas pour «les Européens et les Américains de prendre les mêmes mesures et d'avoir exactement les mêmes outils mais d'atteindre des objectifs identiques dans un calendrier parallèle» («La Tribune» du 14 mai). Avant de préciser que les banques aux Etats-Unis ne devraient appliquer Bâle 2 qu'en 2011. Deux jours plus tôt, Michel Barnier avait justement rencontré le secrétaire au Trésor Timothy Geithner, afin d'aborder cette question de la «convergence» en matière de régulation. Parmi les craintes liées à Bâle 3, les fédérations bancaires européennes ont notamment mis l'accent sur un point précis: l'instauration d'un ratio de liquidité à un an, dit NSFR (Net Stable Funding Ratio). Cet indicateur contraindrait les établissements de crédit à financer des investissements de court terme avec des financements de long terme. D'après Credit Suisse, il manquerait aux seuls trois grands acteurs bancaires hexagonaux plus de 560 milliards d'euros de ressources pour s'y conformer. BNP Paribas, la moins bien lotie, pâtirait d'un déficit de 241 milliards d'euros. La création de provisions pro-cycliques, destinées à amortir le choc en cas de crise et alimentées en fonction de la distribution de crédit, inquiète également beaucoup la profession. Alexandre Maddens
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