Scénario 1  : une plus forte intégration politique et budgétaire

Wolfgang Schäuble, sauveur de l'euro ? Il y a quelques jours, victime d'un malaise, le ministre des Finances allemand avait dû quitter précipitamment la réunion extraordinaire des Vingt-Sept organisée à Bruxelles pour tenter d'enrayer la dégringolade des marchés financiers. Depuis sa sortie de l'hôpital, Wolfgang Schäuble est à nouveau à la manoeuvre, pour trouver une solution par le haut à la crise que traverse l'euro. Ce n'est pas la première fois que cet ancien dirigeant de la CDU, âgé de 67 ans, échafaude des solutions. Début mars, il avait proposé la création d'un fonds monétaire européen, susceptible de prêter en dernier recours des liquidités aux pays de la zone euro en difficulté. Son idée, qu'il avait développée dans le « Financial Times », avait fait flop. Sans doute parce que la crise n'avait pas encore atteint l'intensité de ces derniers jours. Sans doute aussi parce que le ministre des Finances n'avait pas alors suffisamment l'oreille d'Angela Merkel. Depuis, les Vingt-Sept ont accouché d'un plan de sauvetage de 750 milliards d'euros, rassurant très provisoirement les marchés financiers. « Ce qui manque aujourd'hui, c'est un système de surveillance crédible », analyse Gilles Moec, économiste à Londres de la Deutsche Bank. C'est précisément la proposition que compte faire Wolfgang Schäuble, gardien de la discipline budgétaire allemande mais aussi européen convaincu, lorsqu'il s'exprimera, vendredi, aux côtés du président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, à l'occasion d'une nouvelle réunion de travail. Encore une ? Sauf que celle-ci pourrait faire date. « Ce pourrait être l'heure du grand sursaut », veut croire Ulrike Guérot, responsable du bureau berlinois de l'European Council on Foreign Relations (ECFR).plan miracle ?Désireux de sortir de la bataille sémantique qui oppose Paris et Berlin, entre le désir de gouvernance des uns et l'appel à un gouvernement économique européen des autres, Wolfgang Schäuble devrait, selon des fuites dans la presse, dégainer un document travaillé au cordeau, susceptible d'être accepté par tous... et de rassurer les marchés. Ses propositions devraient contenir plus d'Europe, pour satisfaire les Français, mais aussi plus d'euro, pour calmer une opinion publique allemande désemparée par la baisse de la devise. En clair, un zeste de solidarité financière, mais aussi le droit de regard des partenaires européens sur les budgets des États avant leur adoption par les Parlements nationaux - et beaucoup de garde-fous budgétaires, avec l'inscription, dans les constitutions des pays de la zone euro, d'un plafond pour les déficits - en suivant l'exemple allemand. Le cocktail amer du professeur Schäuble sera-t-il la solution miracle ? « Prise dans son ensemble, la zone euro affiche des performances en matière de dette et de déficit meilleures que celles des États-Unis, remarque Émile Gagna, économiste à Bruxelles chez Dexia AM. Mais la différence vient du fait qu'elle n'a pas de principe de solidarité fiscale. » La zone euro version 2, moulinée par les services de Wolfgang Schäuble, propose justement un savant dosage de sanctions et de solidarité.Éric Chol
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