Les marchés européens restent très peu liquides

Une semaine après l'euphorie provoquée par l'annonce du plan de soutien massif des institutions européennes, les marchés obligataires du Vieux continent se sont stabilisés sans parvenir à retrouver un fonctionnement normal. Évoluant en sens inverse des prix, le taux des obligations à 2 ans grecques, portugaises et espagnoles s'établissaient respectivement en fin d'après-midi à 7,24%, 2,51% et 1,87%. Ces niveaux n'ont certes plus rien à voir avec ceux atteints le 7 mai dernier au plus fort de la crise, quand le taux des titres grecs s'était approché des 19% et celui des obligations portugaises avait dépassé les 6%. Mais ils sont encore bien loin de ceux prévalents au début de l'année, le taux de marché à 2 ans des titres grecs dépassant alors à peine les 3%.Outre des craintes persistantes sur la faisabilité politique des mesures d'austérité engagées par la Grèce, et plus récemment le Portugal et l'Espagne, les marchés obligataires européens sont aujourd'hui très peu liquides. « La question est de savoir comment un marché peut être liquide quand il n'y a plus d'activité de prêt/emprunt de titres, qu'il n'y a plus d'adjudication pour abonder les souches et qu'il n'y a plus qu'un seul acheteur », explique Raoul Salomon, responsable marchés de taux chez Barclays Capital. « Il est très important que les pays continuent à émettre quel que soit le niveau d'accomplissement de leur programme de refinancement. La BCE pourrait de son côté être amenée à prêter les titres qu'elle acquiert », ajoute-t-il. Une décision d'autant moins surprenante que, dans le cadre de son programme d'achats d'obligations sécurisées décidé en mai 2009, la BCE avait fini par assurer ce service vital pour la liquidité des marchés.Craignant que la paralysie des plus petits marchés obligataires n'entraîne une crise de liquidité généralisée, à l'image de celle provoquée par la faillite de Lehman Brothers, la BCE a commencé dès lundi dernier à acheter des obligations souveraines. En cinq séances, elle a acquis pour 16,5 milliards d'euros de ces titres. La banque de Francfort aurait été particulièrement active sur les marchés grec, portugais et irlandais, selon des sources de marché. Ces opérations « pourraient bien avoir endommagé la crédibilité durement acquise de la banque centrale, (...) mais elles permettent fondamentalement de limiter le niveau auquel les taux des pays périphériques peuvent monter », souligne Valentijn van Nieuwenhuijzen, responsable marchés de taux chez ING IM. Julien Beauvieux
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