Rolls-Royce embauche et vise une nouvelle année historique, crise ou pas

Bon, d\'accord, 100 emplois ce n\'est pas beaucoup. Mais, à l\'heure où les constructeurs automobiles ne songent qu\'à supprimer des postes en Europe, ces embauches (en Grande-Bretagne) ont valeur de symbole! Rolls-Royce en a fait l\'annonce ce mercredi. Le prestigieux constructeur britannique a certes vu ses ventes reculer de 7,8% au premier semestre à 1.475 unités. Mais sur le deuxième trimestre, les ventes sont reparties légèrement à la hausse. Et le label de grand luxe du groupe allemand BMW vise une croissance sur l\'ensemble de l\'année et, donc, une nouvelle année record. L\'an passé, la firme de Goodwood avait enregistré 3.575 ventes (37 de plus qu\'en 2011) à travers 111 distributeurs dans le monde. Rolls-Royce, qui s\'affirme comme le numéro un mondial des véhicules à plus de 200.000 euros (!) avait en 2012 fait progresser ses livraisons de 26% au Moyen-Orient, 21% en Europe continentale, 18% en Asie-Pacifique. Le premier concessionnaire est celui de Pékin, suivi d\'Abu Dhabi et de Shanghai.Certains clients très jeunes\"Nous avons fait une extension de l\'usine de Goodwood. Chaque année , nous visons une croissance de 3 à 5%. Nous avons un bon potentiel aux Etats-Unis, notre premier marché, en Chine, notre deuxième, en Inde, en Asie en général. Nous visons ainsi le Vietnam, la Thaïlande\"; nous affirmait Torsten Müller-Otvös, patron de la marque,  fin mars dernier. \"Nos clients ont en moyenne au moins cinq autres véhicules dans leur garage, des Ferrari, des Lamborghini, des voitures de collection\". Et ces clients richissimes ne sont pas si vieux qu\'on pourrait le croire...   \"Notre plus jeune client est un indien âgé de 28 ans ! Nos clients en Asie sont souvent des gens assez jeunes qui ont fait fortune, après des études aux Etats-Unis, qui ont vécu dans différentes régions du monde\", souligne le PDG. Evidemment, on n\'en saura pas plus sur les activités de ces acheteurs fabuleusement fortunés et encore moins sur la façon dont ils se sont enrichis... Quant aux dictateurs  figurant sur la liste des clients, c\'est  \"top secret\"!A partir de 260.000 eurosRolls Royce a dévoilé au salon de Genève début mars la Silver Wraith, un grand coupé au luxe exceptionnel de 630 chevaux. Prix de base : près de 300.000 euros. \"Les premières livraisons interviendront en novembre-décembre. La carnet de commandes est plein. Avec ce modèle, nous visons des clients plus jeunes\". Les véhicules Rolls Royce \"ne partagent pas beaucoup de composants avec les BMW.  Seule l\'architecture électronique, le bloc du moteur douze cylindres sont communs\". Les modèles sont toutefois développés en partie à Goodwood, en partie à... Munich, au siège du groupe bavarois. La production, quasiment à la main, est longue: \"il faut  au minimum 460 heures pour assembler une Ghost. Mais, avec le jeu des personnalisation, ça peut monter à 600 heures\". La Ghost, une limousine de 5,40 mètres de long dotée d\'un moteur V12 BMW et lancée en 2010, représente l\'\"entrée de gamme\" à partir de 260.000 euros. La grande limousine Phantom, commercialisée en 2003, est à plus de 410.000 euros. Pour 5,80 mètres de long (en quatre portes) et 2,6 tonnes!Véhicules très profitablesAu terme d\'une homérique bataille entre Volkswagen et BMW, les groupes allemands se sont finalement partagées les deux fleurons du luxe automobile britannique en 1998. BMW a pris Rolls Royce, rétrocédé par Volkswagen qui avait acheté initialement les deux labels.  Rolls Royce s\'était lui-même scindé en 1973 en deux sociétés indépendantes, l\'une consacrée aux voitures, l\'autre aux moteurs d\'avions. \"Nous sommes très profitables. Nous générons une part substantielle des résultats de BMW. La rentabilité est supérieure à celle de Bentley\", nous précisait  Torsten Müller-Otvös. Rolls-Royce ne publie pas ses résultats. Bentley, ex-marque soeur  propriété de Volkswagen, a réalisé pour sa part un bénéfice opérationnel de 100 millions d\'euros l\'an dernier.Renouveau de l\'industrie sous pavillon étrangerAprès avoir périclité dans les années 70 et 80, vu ses plus belles marques disparaître (Triumph, Rover,  Austin, Morris... ) ou passer sous pavillon étranger, l\'industrie automobile du Royaume-Uni est aujourd\'hui en plein boom, même s\'il ne subsiste plus aucun constructeur réellement britannique à part l\'original spécialiste des \"vieux\" roadsters Morgan. Une grosse part de l\'activité automobile est générée par les américains Ford et GM ou les \"transplants\" japonais Nissan, Honda, Toyota.  Mini appartient comme Rolls-Royce à BMW, Jaguar Land Rover (JLR) à l\'indien Tata... Cela n\'a pas empêché JLR de créer plus de 8.000 emplois au cours de ces deux dernières années.
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