Le « baromètre » Walmart rassure les investisseurs

Walmart et Home Depot font souvent office de baromètre conjoncturel. Cette fois, le premier distributeur mondial et le spécialiste américain du bricolage ont permis aux investisseurs de pousser un petit ouf de soulagement en relevant chacun leur prévision de bénéfices pour 2010.Chez Walmart, le PDG Mike Duke a annoncé que le bénéfice par action serait désormais compris dans une fourchette de 3,95 à 4,05 dollars, contre une fourchette précédente de 3,90 à 4 dollars. Une bonne humeur basée sur des résultats au deuxième trimestre meilleurs qu'anticipés par les analystes. Le bénéfice net part du groupe est ressorti à 3,6 milliards de dollars, soit 97 cents par action, au lieu des 96 cents prévus par le consensus Thomson Reuters. Au-delà des programmes de réduction de coût qui se poursuivent, le distributeur a attribué ces bons chiffres aux ventes à l'international (un quart du chiffre d'affaires du groupe). Des pays comme le Brésil, le Mexique ou la Chine ont permis de hisser les ventes hors États-Unis de 11 % sur le trimestre, après une hausse de 21 % entre janvier et mars. 60 % des 460.000 mètres carrés ouverts ce trimestre par le distributeur l'ont été à l'étranger. prudenceDe son côté, Home Depot a relevé sa prévision de bénéfice par action hors exceptionnel de 1,88 à 1,90 dollar tandis que les analystes espéraient 1,89 dollar. Les bricoleurs du dimanche ont donc enfin repris le chemin des magasins après avoir longtemps reporté les menus travaux de la maison. De quoi mettre du baume au coeur des investisseurs et permettre à Wall Street d'ouvrir en hausse. « Tous les indices qui montrent que la consommation ne va pas tomber dans le rouge sont un plus », déclare à Reuters Peter Cardillo, chef de marché chez Avalon Partners.Pourtant, Walmart s'est aussi montré résolument prudent quant à la situation sur son marché domestique. La période bénie de crise pendant laquelle le chantre du « Everyday low prices », grâce à sa politique de baisse de prix, avait récupéré les consommateurs de nombreux concurrents, est bien finie. Au contraire, les consommateurs qui ont repris confiance retournent vers les chaînes un peu plus haut de gamme tandis que les chômeurs achètent toujours moins. Pour le cinquième trimestre consécutif, les ventes aux Etats-Unis sont ainsi en repli de 1,8 % à périmètre comparable et hors vente d'essence.« La reprise lente va continuer à peser sur nos consommateurs et nous nous attendons à ce qu'ils restent prudents dans leurs dépenses », a confirmé Mike Duke. Le PDG a annoncé qu'il mettait un terme à sa stratégie de promotion ciblée sur une sélection de produits pour revenir à une politique de prix bas permanents. Pas de quoi pavoiser. Même si le chiffre d'affaires, en hausse de 4,4 % depuis le début de l'année, devrait terminer l'année avec une bien plus belle courbe de croissance que l'année dernière. En 2009, les ventes de Walmart n'avaient grimpé que de 1 % à 405 milliards de dollars. Tout de même.
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