Les marchés vont-ils accuser le coup ? La France, les États-Unis, la Grande-Bretagne et surtout l'Allemagne seraient sur le point de perdre leur prestigieux «AAA» (note maximale) attribué jusqu'ici par Moody's. Tout du moins « les défis liés aux ajustements budgétaires impliquent que le chemin à parcourir avant l'abaissement de la note de ces pays, s'est encore réduit » a prévenu l'agence de notation mardi. Si celle-ci reconnaît que les mesures pour réduire les déficits ont été prises ces derniers mois, elle souligne par ailleurs la nécessité de relancer la croissance. Un défi d'autant plus difficile en Europe que la cure d'austérité a considérablement réduit les marges de manoeuvre en la matière. Surtout Moody's pointe du doigt la faiblesse de la stratégie américaine pour stabiliser sa dette. Pendant ce temps, sur le marché obligataire, le rally enregistré lundi a finalement incité les intervenants à prendre leurs bénéfices et à investir dans les titres plus risqués des pays dits « périphériques », alors que deux d'entre eux, l'Espagne et l'Irlande, ont réussi à placer respectivement 5,5 milliards et 1 milliard d'euros de dette. Les placements réalisés par l'Espagne à 12 et 18 mois ont rencontré une très forte demande des investisseurs, tout comme les émissions à 4 et 10 ans de l'Irlande. En fin d'après-midi, les rendements des titres à 10 ans espagnols et irlandais se détendaient de 9 et 6 points de base, à 4,10 % et 5,26 %.Prudence sur les changesÀ l'inverse, le rendement des valeurs refuge allemandes et françaises remontait de 3 et 2 points, à 2,36 % et 2,68 %. Après le plus bas de 17 mois atteint ce lundi, les taux des obligations d'État à 10 ans des États-Unis et du Royaume-Uni remontaient également. Malgré les chiffres décevants des mises en chantier et des permis de construire aux États-Unis, contrebalancés par les bons chiffres de la production industrielle de juillet, le taux des « Treasuries » américains grimpait de 5 points de base, à 2,61 %. Sur le marché des changes, les intervenants sont restés prudents. Signe des inquiétudes toujours tenaces sur la solidité de la reprise américaine et le ralentissement des pays émergents, le yen évoluait autour de 85,50 yens pour un dollar, proche de son plus haut de 15 ans touché le 11 août, à 84,73 yens pour un dollar. Après la correction de 4 % encaissée la semaine dernière, l'euro renouait avec le seuil de 1,29 dollar pour la première fois depuis vendredi avant de se stabiliser face au billet vert, à 1,285 dollar.

latribune.fr

18 Août 2010, 16:54

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