Le marché européen de l'ISR pèserait 5.000 milliards d'euros

L'étude Eurosif ISR 2010 estime le marché de l'investissement socialement responsable (ISR) européen à 5.000 milliards d'euros d'encours gérés à la fin 2009, en hausse de 85 % en deux ans. Elle rend compte des tendances de ce marché au niveau européen et de 19 marchés nationaux. Amundi, BNP Paribas Investment Partners (BNPP IP), Crédit Agricolegricole Cheuvreux et Edmond de Rothschild Asset Management l'ont sponsorisée. Que des acteurs français, « le marché hexagonal [1.850 milliards d'euros] étant sans doute le plus dynamique et celui où l'analyse de l'offre et la demande est la plus fine », observe Éric Borremans en charge de l'ISR chez BNPP IP. C'est une étude basée sur l'offre, soit la somme des actifs dits ISR déclarés par les sociétés de gestion. Ces chiffres sont donc à prendre avec prudence.L'étude détaille les gestions ISR « core » et ISR « broad » estimées respectivement à 1.800 milliards d'euros et à 3.200 milliards. Le premier comprend des approches « best-in-class », des fonds thématiques et des exclusions liées à des considérations normatives ou de valeurs. Quant au second, il est composé d'exclusions simples, d'intégration et/ou d'engagement. Pour Éric Borremans, « le ?broad? est le reflet d'une prise en compte de critères ESG [environnemental, social et gouvernance] dans la gestion traditionnelle. Cette approche manque de substance ». À titre d'exemple, les pays qui ont signé le traité d'interdiction des bombes à sous-munitions interdisent d'investir sur ces titres. Dès lors, il est facile de se déclarer ISR, de basculer des pans entiers de la gestion, ce qui gonfle les encours.Typologie différenteAu niveau des pays analysés, la typologie est très différente, preuve que le marché, même s'il se développe, est hétérogène. Ainsi, en Suisse, 100 % des encours déclarés sont « core ». À l'inverse, 97 % sont « broad » en France. Du côté des acteurs, les investisseurs institutionnels représentent 66 % des actifs globaux, contre 34 % pour les particuliers. Le marché italien est dominé à 96 % par les particuliers. Même score aux Pays-Bas, mais en faveur des zinzins, notamment les fonds de pension. La part de l'ISR « core » représente 25 % des encours traditionnels aux Pays-Bas. En termes d'allocation d'actifs, les obligations privées et souveraines (53 % des encours) ont aujourd'hui les préférences des investisseurs, notamment ceux qui ont des contraintes de passif à long terme comme les assureurs, fonds de pension, caisses de retraite.En revanche, l'aspect performance-ISR de ces produits n'est pas abordé dans l'étude. « Ce qui est clair, c'est qu'aucun client n'est prêt à sacrifier la performance financière pour une gestion extrafinancière », déclare le spécialiste. Et d'ajouter : « Le débat fondamental reste la sensibilisation, la connaissance et la capacité à montrer la valeur ajoutée des critères ESG. » nInfographie2cols 70mm
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