Les clefs d'un bon pilotage

Depuis la mise en oeuvre en 2005 de la Loi organique sur les lois de Finances (LOLF), le souci du pilotage de la performance s'est emparé de plusieurs collectivités locales. Le phénomène est cependant neuf est les pratiques ne sont pas encore bien maîtrisées, d'autant plus qu'il existe de nombreux obstacles culturels à surmonter.Selon une enquête nationale menée au premier trimestre 2008 en collaboration avec l'Association Finance-Gestion des Collectivités Territoriales (Afigese?CT) auprès de 360 collectivités françaises (192 réponses), 42,3 % des collectivités locales avaient ainsi engagé une démarche vers le pilotage de la performance et le quart d'entre elles comptaient le faire dans les deux ans. « Quand les collectivités s'engagent dans des démarches d'amélioration de leur pilotage ou de leur performance, on retrouve trois grandes familles d'outils : prospection, responsabilisation et évaluation », note David Carassus, maître de conférences en sciences de gestion à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour (UPPA).Un triptyque qui est, somme toute, assez logique. Néanmoins, « le prisme de l'évaluation ne doit pas être la porte d'entrée, insiste David Carassus. Si on pense faire de l'amélioration du pilotage en mettant en oeuvre de simples indicateurs, là on commet une erreur ». De fait, il est assez difficile de mobiliser les collaborateurs si on ne les associe pas au processus global. Car il faut bien comprendre - et admettre - que le pilotage ne se met pas en place d'un claquement de doigt, loin de là. « Une collectivité de 100.000 habitants mettra cinq, six, voire dix ans pour mettre toutes ses structures dans ce type de mouvement !, avertit David Carassus. Il faut changer la culture de l'organisation. Cela prend du temps. »Alors que les collectivités anglo-saxonnes ou nordiques utilisent ces démarches pour rendre de comptes aux citoyens, les collectivités locales françaises ont du mal à lier la partie action et objectif. Sans doute est-ce une faiblesse de la dimension politique, « notamment sur la partie communication externe », note David Carassus. Il est vrai que dans les pays nordiques, les outils servent au citoyen alors que chez nous, les collectivités françaises pensent d'abord au fonctionnaire territorial. Il existe pourtant quelques visionnaires. David Carassus cite trois élus locaux, qui ont été anciens ministres des Finances ou du Budget : Jean Arthuis, président du conseil général de la Mayenne, Alain Lambert, président du conseil général de l'Orne et Alain Juppé pour la ville de Bordeaux. En l'occurrence, la bonne pratique consiste à faire porter la démarche par l'élu alors même que celui-ci est capable de fédérer tous les acteurs locaux.P.B.
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