Xi Jinping à un petit pas de la présidence de la Chine

L'an dernier, « Time Magazine » l'a désigné comme l'un des hommes les plus influents au monde. Mais que savons-nous de Xi Jinping, successeur désigné à la présidence de la Chine début 2013 ? Pas grand-chose. Comme tout dignitaire chinois, la discrétion est de mise et rien pour l'instant n'a filtré sur sa pensée politique ou son caractère. Il est dépeint, selon les sources, soit comme emporté et colérique, soit comme patient et retenu. Comme seul indice sur son caractère, citons cette phrase qu'il lance lors d'un déplacement au Mexique au printemps dernier : « Certains étrangers n'ont rien d'autre à faire que de montrer du doigt nos affaires. Premièrement la Chine n'exporte pas la révolution, deuxièmement elle n'exporte pas la pauvreté et la famine, et troisièmement elle n'est pas source de troubles inutiles. Que reste-t-il à dire ? »Il y a encore peu, il était davantage connu pour être le mari de la très populaire chanteuse de folk Peng Lijuan que pour ses talents politiques. C'est sa nomination au Politburo, en octobre 2007, lors du 17e Congrès, qui l'a propulsé sur le devant de la scène politique. En mars 2008 il est officiellement nommé vice-président. Fonctionnaire discret à la carrière politique irréprochable mais sans éclat, Xi Jinping vole alors la vedette à Li Keqiang, candidat soutenu par Hu Jintao pour sa propre succession prévue début 2013 lorsque son mandat de président prendra fin. (Li Keqiang est en lice désormais pour remplacer le Premier ministre Wen Jiabao). « Princes rouges »Impossible de savoir quelles négociations ont eu lieu derrière la scène opaque du théâtre politique chinois, mais Xi Jinping est souvent dépeint comme le candidat de compromis entre réformateurs et conservateurs, entre la clique de la Ligue des jeunesses (proche de Hu et de Wen) et celle de Shanghai (proche de l'ancien président Jiang Zemin encore très puissant). Xi Jinping est surtout un de ces « princes rouges », fils de cette élite de héros de la Révolution, aujourd'hui à tous les niveaux du parti, ce qui lui donne un excellent réseau et une assise politique. Depuis sa nomination au Politburo il s'est surtout fait connaître pour sa gestion sans faute des Jeux olympiques. Il est aussi en charge de l'école du parti et des affaires avec Hong Kong et Macao. S'il est effectivement investi ce lundi par le Comité central du Parti communiste à la vice-présidence de la commission militaire, dernière marche avant la présidence du parti, il pourra à ce poste consolider son pouvoir et renforcer ses liens avec la très puissante Armée populaire de libération.
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