Google croule sous les demandes de censures gouvernementales

Pas besoin d\'habiter en Chine pour connaître la censure sur la toile. Dans la cinquième édition de son \"Transparency Report\", Google dresse la liste des pays qui lui ont demandé de retirer des contenus sur ses différents supports, soit via une autorité judiciaire, soit par l\'intermédiaire du pouvoir exécutif ou de la police. Et le constat est saisissant: le nombre de demandes visant à supprimer des messages politiques a doublé au deuxième semestre 2011.La liberté d\'expression en danger dans les démocraties occidentalesAu total, plus de 1000 demandes de suppression de contenu reçues par le moteur de recherche et son site YouTube provenaient d\'autorités gouvernementales \"C\'est inquiétant non seulement parce que la liberté d\'expression est remise en cause, mais parce que certaines de ces demandes émanent de pays qu\'on ne soupçonnerait pas - des démocraties occidentales qu\'on n\'a pas l\'habitude d\'associer à la censure\", indique une analyste de Google, Dorothy Chou, dans une note sur le blog officiel de la firme de Mountain View.En effet, alors que les Etats-Unis (187 requêtes) et l\'Allemagne(103) occupent les premières places de cette liste, la Chine et l\'Iran par exemple -où le moteur de recherche est de facto muselé par le pouvoir central- n\'y apparaissent pas. A noter que l\'Ukraine, la Jordanie et la Bolivie sont mentionnées pour la première fois. En France, les autorités ont mis en cause 61 liens, messages ou vidéos et Google a appuyé 67% des demandes appuyés par la justice, 47% des autres. Pour la plupart, \"des contenus diffamatoires et de pornographie sur YouTube\".Google fait de la résistance\"Au cours du second semestre 2011, les autorités espagnoles nous ont demandé de retirer 270 résultats de recherche liés à des blogs et des articles mentionnant certaines personnalités publiques comme des maires ou des procureurs\", donne comme exemple Dorothy Chou avant de citer celui de la Pologne où une institution publique a prié Google de retirer des liens vers un site internet qui la critiquait. Dans ces deux cas, le moteur de recherche ne s\'est pas plié à ces demandes, selon son compte-rendu détaillé.Autre acte de bravoure au Canada, où la vidéo d\'un citoyen -mécontent d\'une décision du Premier ministre Stephen Harper- urinant sur son passeport avant de le faire disparaître dans ses toilettes a été maintenu sur YouTube, au grand dam des autorités locales. Mais cela ne doit pas occulter le fait que, dans une majorité des cas, Google réponde positivement aux demandes émanant des autorités gouvernementales.Au Brésil et en Thaïlande, on ne plaisante pas avec le pouvoirAu Brésil par exemple, où la législation sur la diffamation permet d\'obtenir le retrait d\'informations même si celles-ci sont vérifiées, une cour électorale a obtenu la suppression de quatre profils d\'utilisateurs du réseau social Orkut (le Google+ des Brésiliens) en raison de leurs contenus politiques. Loin de la France et de ses mondialement célèbres \"Guignols de l\'info\", la législation y interdit en outre de montrer les parodies de candidats en période électorale, ce qui a conduit Google a notamment supprimer des vidéos de spectacles comiques.En Thaïlande, le ministère de l\'information, des communications et des technologies a fait parvenir quatre demandes visant la suppression de 149 vidéos YouTube considérées comme insultantes pour la monarchie locale. Google indique avoir bloqué l\'accès à 70% de ces contenus \"conformément à la législation locale\", s\'évitant ainsi des complications dans un pays où de simples envois de SMS peuvent tomber sous le coup de la loi de lèse-majesté et conduire un sexagénaire à être condamné à 20 ans de prison, comme ce fut le cas en novembre 2011.
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