Scandales en série dans l'univers bancaire

Les banques, très critiquées depuis 2008, tentaient de faire profil bas ces dernières années. Manque de chance, une succession de scandales défraye actuellement la chronique. Leur image n\'est pas prête d\'être restaurée, alors qu\'elle n\'était déjà pas au mieux comme l\'illustre l\' étude  annuelle du cabinet Deloitte publiée en avril : la confiance des clients envers le système bancaire est en recul de 10 points, passant en un an de 43 à 33%.L\'affaire du Libor prend une nouvelle tournure La manipulation du taux d\'emprunt interbancaire, le Libor, par plusieurs banques et particulièrement la Barclays, a marqué les esprits depuis trois semaines et elle continue ses répercutions en cascade. L\'affaire aura entre autre coûté la tête des deux plus hauts dirigeants de la fameuse banque britannique : Marcus Agius, et le controversé Bob Diamond. Vient s\'ajouter l\'addition salée estimée à 14 milliards de dollars d\'amende pour l\'ensemble des banques concernées, dont 450 millions uniquement pour la Barclays. Par rapport aux 350 000 milliards de dollars de mouvements financiers sur lesquels porte ce taux de référence, la sanction ne semble pas si mirobolante.En outre, cet épisode a pris de l\'envergure depuis que la Banque d\'Angleterre est soupçonnée d\'avoir participé à la mascarade. Son numéro deux dénommé Paul Tucker a entretenu des relations très cordiales avec Bob Diamond. Le doute pèse sur son rôle d\'incitation à manipuler le Libor, ce qu\'il dément formellement. Pourtant, la Réserve Fédérale américaine voyait les ennuis arriver. Dès 2008, Elle a alerté l\'autorité des services financiers britanniques (FSA) ainsi que la Banque d\'Angleterre d\'un « problème structurel » du Libor. Outre Manche, on ne voulait apparemment rien entendre. La véritable manipulation n\'aurait été connue par Mervyn King, le président la Banque d\'Angleterre qu\'au même moment que le reste de la planète, il y a donc trois semaines.  Ce dernier joue toutefois sur les mots : il admet avoir été informé par les autorités américaines d\'une « déformation délibérée » du taux. Mais pas de quoi tirer la sonnette d\'alarme...Ben Bernanke, le président de la Fed, ne prend pas de gants : Il estime qu\'« un effort international sera nécessaire pour lui rendre sa crédibilité comme taux de référence ».Les mains salies d\'HSBC\"HSBC, votre banque partout dans le monde ?\" Oui, même pour des groupuscules terroristes en Iran ou en Arabie Saoudite. Le slogan réitéré de la banque sino-britannique trouve aujourd\'hui une nouvelle connotation, pas forcément à sa gloire. Elle est impliquée dans une lourde affaire de blanchiment d\'argent, accusée d\'avoir fermé les yeux sur le transfert de 7 milliards de dollars provenant de cartels de drogue mexicains. Une coquette somme à laquelle s\'additionne 16 milliards de dollars de transactions secrètes avec l\'Iran et un prêt d\'un milliard de dollars en liquide à une banque saoudienne, connue pour avoir des liens avec Al Qaeda. Un portrait accablant, reflet des graves carences du groupe bancaire international dans son système « anti-blanchiment ». Les signes alarmants étaient clairs pourtant : HSBC a fait la cible de remontrances des autorités américaines à deux reprises pendant les dix dernières années. Mais la banque n\'a rien fait pour changer la donne. Le principal organe de régulation américain (l\'OCC) n\'est pas non plus épargné. Son laxisme est en effet montré du doigt.Alors, la banque s\'est aujourd\'hui excusée de sa mauvaise conduite. Elle s\'est de plus engagée à augmenter le budget consacré au respect de la réglementation en vigueur aux Etats-Unis. Elle encoure néanmoins un milliard de dollars de sanction. L\'action, quant à elle, a perdu plus de 2% mercredi à la bourse de Hong Kong, clôturant à 66,65 dollars.De l\'affaire Kerviel à la baleine de LondresLa réputation des banques auprès du public, mise à mal en 2008, renouait avec le passé fin juin, à l\'occasion du procès en appel de Jérôme Kerviel.Le français, connu pour avoir fait perdre 4,9 milliards d\'euros à la Société Générale, faisait l\'objet de trois chefs d\'accusation : abus de confiance, introduction frauduleuse de données dans un système de traitement automatisé, ainsi que faux et usage de faux. Il a finalement écopé de cinq ans de prison dont trois fermes ainsi que des dommages et intérêts à hauteur des pertes qu\'il avait engendrées.Pour rester dans le même registre, l\'actualité a également été remuée la mauvaise surprise de JP Morgan. Ses pertes ont en effet atteint 4,4 milliards de dollars au deuxième trimestre. Un montant deux fois supérieur à celui dévoilé en Mai. La première banque américaine doit ce résultat à un français, Bruno Iksil surnommé la « baleine de Londres » du fait de l\'énormité de ses investissements. Ce dernier, trop enclin aux paris risqués, a été licencié, sans indemnités. 
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